
Slawomir Krupa passe un grand oral décisif pour la Société Générale

Le nouveau patron de la Société Générale affûte ses arguments avant son grand oral de lundi 18 septembre devant les investisseurs à Londres, conscient qu’il devra détailler sa feuille de route et rassurer les marchés sur la trajectoire financière du groupe bancaire.
Très attendu sur plusieurs points, Slawomir Krupa, directeur général de la Société Générale depuis seulement quatre mois, s’est d’ores et déjà engagé à mener une politique de rigueur sur le portefeuille d’activités. Ses choix en termes d’allocations de capital et d’arbitrages d’actifs seront particulièrement scrutés par les investisseurs.
Pour convaincre de la capacité de la Société Générale à générer des résultats en croissance de manière durable et ainsi réduire l’écart de valorisation boursière entre son groupe et ses pairs, le successeur de Frédéric Oudéa pourrait, entre autres, annoncer la cession de certaines activités jugées peu essentielles. Des rumeurs bruissent concernant Société Générale Equipement Finance (SGEF), filiale spécialisée en financement des ventes et des biens d’équipement, ainsi que la division des métiers de titres, Société Générale Securities Services (SGSS) - des rumeurs non commentées et non confirmées par le porte-parole de la banque. Le sort des actifs africains sera également très attendu des analystes lundi, alors que la banque a déjà annoncé sa sortie de plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne.
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Solder l’héritage du passé
Pour la Société Générale, les enjeux sont de taille. La banque traîne la réputation de présenter des résultats volatils. Preuve en est sa capitalisation boursière rapportée à son actif net. La Société Générale se place en troisième position, assez loin derrière BNP Paribas et le Crédit Agricole. En Bourse, elle se paie 0,31 fois la valeur de ses actifs nets contre 0,58 fois pour le Crédit Agricole et 0,67 fois pour BNP Paribas (voir graphique). Et sur 15 ans, sa capitalisation a fondu de moitié.
Une tendance que son nouveau patron est bien décidé à inverser. L’effet Krupa a d’ailleurs déjà eu un impact sur les marchés puisque l’action affiche une hausse de près de 10% depuis sa nomination en mai. Plusieurs analystes sont revenus à l’achat sur le titre ou ont revu leurs objectifs de cours tels que Jefferies, Deutsche Bank ou encore les analystes de Citi.
Slawomir Krupa a déjà affiché sa volonté de se concentrer sur la création de valeur de la banque de détail en France. Des chantiers ont été engagés avant sa prise de fonction avec, par exemple, la fusion des réseaux Société Générale et Crédit du Nord. Reste à savoir quelle rentabilité est attendue pour l’année à venir, quelles zones géographiques seront privilégiées en termes de développement, et bien sûr, quel sera le sort réservé aux activités jugées sous-optimales. Réponses lundi.
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