
Responsable de l’ESG dans une banque, un métier qui a le vent en poupe

«Il y a encore cinq ans, le domaine n’était pas très bien considéré dans le secteur financier», confie Marie -le prénom a été modifié – qui est en charge de l’ESG dans une banque d’investissement française. Aujourd’hui, le thème de la finance durable est devenu quasiment incontournable.
Dans la banque de Marie, une équipe dédiée au sujet a été mise en place il y a quelques années au sein de la division conformité et elle ne fait que grossir depuis. Le recrutement n’est d’ailleurs pas évident. Si les pionniers se sont plutôt formés sur le tas, les banques recherchent désormais des profils ayant suivi un parcours académique dans la finance durable. «Ces profils sont assez rares et donc chers. Nous recrutons sur la base d’un salaire fixe de l’ordre de 100.000 euros bruts par an», indique Marie.
«La diversité du métier est intéressante et la matière traitée est porteuse de sens»
Au-delà de la rémunération, elle juge le métier particulièrement intéressant et varié. «Nous sommes chargés du contrôle de la conformité des transactions avec la politique ESG de la banque». Cet exercice comporte en large partie une phase amont dite de «production». L’équipe ESG reçoit des dossiers de transaction, notamment lorsque le client représente un risque potentiel, et en étudie les pans environnementaux, sociaux mais aussi en termes de réputation. «L’analyse d’un dossier prend généralement 2-3 jours. Nous en recevons toujours plus car les fonds nous sollicitent davantage sur le sujet et le risque de réputation est de plus en plus surveillé».
Formation, veille et communication
Outre ce travail récurrent «mais pas ennuyeux car chaque dossier est différent», des contrôles a posteriori sur les transactions déjà réalisées peuvent également être mis en œuvre ponctuellement.
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En parallèle, le métier comporte aussi une bonne part de veille réglementaire et de formation des autres salariés de la banque sur les sujets ESG. Ces derniers mois et pour encore plusieurs semaines, Marie travaille aussi à l’implémentation de la directive européenne CSRD. «Nous sommes également ponctuellement sollicités par le service de communication qui nous demande de leur fournir des éléments afin de répondre à des questions de médias ou d’associations», ajoute-t-elle.
«La diversité du métier est intéressante et la matière traitée est porteuse de sens», apprécie Marie qui assure en outre bénéficier d’une grande indépendance vis-à-vis de sa hiérarchie. «A la fin, c’est le responsable qui décide de mener à bien une transaction ou non, mais il ne cherche pas à influencer le rapport ESG que nous rendrons».
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Canonisation de Carlo Acutis au Vatican, le premier « saint millenial »
Cité du Vatican - Une foule compacte s’est rassemblée dimanche matin au Vatican pour la canonisation de Carlo Acutis, un adolescent italien féru d’internet mort en 2006, qui deviendra ainsi le premier millenial déclaré «saint». Lors de cette messe solennelle, qui a débuté à 10H00 (08H00 GMT) sur la place Saint-Pierre, le pape Léon XIV canonisera également un autre jeune Italien, l'étudiant laïc Pier Giorgio Frassati (1901-1925), un passionné d’alpinisme réputé pour son engagement social et spirituel. Sous un grand soleil, des milliers de fidèles, dont beaucoup de jeunes, exhibant des drapeaux de leur pays ou des images à l’effigie de l’adolescent, se sont massés sur la place. «Je suis heureux de voir tant de jeunes!» leur a lancé le pape Léon XIV, quelques minutes avant le début de la cérémonie. La canonisation de Carlo Acutis, emporté à l'âge de 15 ans par une leucémie foudroyante, était initialement prévue le 27 avril, mais avait été reportée en raison de la mort du pape François. «geek de Dieu» Surnommé le «cyber-apôtre» ou «geek de Dieu» pour ses talents en informatique qu’il mettait à profit pour parler du Christ, ce jeune homme né à Londres en 1991 dans une famille peu pratiquante était habité d’une foi précoce et brûlante, au point de se rendre à la messe chaque jour. «Carlo Acutis était un exemple pour moi, car il a su allier son quotidien – l'école, le football et sa passion pour l’informatique – à une foi inébranlable», a confié à l’AFP Filippo Bellaviti, 17 ans, originaire de Vignate près de Milan (nord), venu avec un groupe pour la journée. «Il n’avait que 15 ans à sa mort et il a accompli tant de choses. Cela montre que même jeune, on peut faire beaucoup, avoir un impact sur le monde», a renchéri Eleanor Hauser, une adolescente américaine du même âge originaire de Caroline du Nord. Le Vatican a reconnu à Carlo Acutis, béatifié en 2020 par le pape François, deux miracles posthumes: la guérison d’un enfant brésilien atteint d’une rare malformation du pancréas, puis celle d’une étudiante costaricienne grièvement blessée dans un accident. Avec près d’un million de visiteurs en 2024, selon le diocèse, la fréquentation est en hausse continue au Sanctuaire de la Spoliation à Assise (centre) où le corps de l’adolescent, visage joufflu et cheveux de jais, est exposé en jeans, baskets et veste de jogging. «Je sais que beaucoup viendront, beaucoup suivront à la télévision (...) Et je suis sûre que Carlo les remercie ", a déclaré sa mère, Antonia Salzano. «Nous sommes tous appelés à être saints… chacun est spécial», a-t-elle déclaré dans une vidéo publiée samedi par le diocèse d’Assise. Comme le veut la tradition, une tapisserie avec une photo du jeune homme, vêtu d’un polo rouge et portant un sac à dos, a été déployée sur la façade de la basilique Saint-Pierre au Vatican, une image qui tranche avec les portraits habituels de saints. Procédure ultra-rapide L’Eglise catholique promeut le parcours du jeune homme auprès des jeunes, qui s’identifient plus facilement à sa vie quotidienne qu’avec le quotidien austère de certains martyrs du Moyen-Âge. La canonisation - étape finale vers la sainteté dans l’Eglise catholique, succédant à la béatification – est le fruit d’un long et méticuleux processus et ne peut être approuvée que par le pape. Elle requiert trois conditions : être mort depuis cinq ans au moins, avoir mené une vie chrétienne exemplaire et avoir accompli au moins deux miracles. Cette décision fait l’objet d’un «procès» (enquête) instruit au Vatican: des spécialistes (médecins, théologiens) sont notamment chargés d’évaluer l’existence de miracles - souvent des guérisons non expliquées scientifiquement. Le procès de canonisation du jeune homme a été extraordinairement rapide. Déclaré «saint» à ses côtés dimanche, Pier Giorgio Frassati, né à Turin dans une famille bourgeoise, avait rompu avec le parcours de son père, sénateur et fondateur du quotidien La Stampa, pour se mettre au service des pauvres et des malades de sa ville. Mort à 24 ans d’une poliomyélite, cet étudiant en ingénierie, béatifié par Jean-Paul II en 1990, résumait son idéal par la devise «Verso l’alto», toujours tendre vers le haut. Cette cérémonie de canonisation, la première pour le pape Léon XIV depuis son élection en mai, intervient en plein Jubilé, «Année sainte» de l’Eglise catholique. Clément MELKI © Agence France-Presse -
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