
Plusieurs solutions sont possibles pour réformer le secteur bancaire espagnol

L’enveloppe de 100 milliards d’euros que l’Europe apportera pour recapitaliser les banques espagnoles se fera en contrepartie d’une réforme du secteur financier, ont prévenu les dirigeants européens. Les modalités de la restructuration des banques espagnoles ne sont pas encore connues. Mais deux mesures, déjà testées dans d’autres pays européens, pourraient en faire partie.
Le gouvernement a la possibilité de mettre à contribution des créanciers privés subordonnés des établissements aidés, à l’image de ce que l’Irlande a mis en place début 2011. Le marché espagnol de la dette subordonnée bancaire s'élève à environ 59 milliards d’euros, d’après la recherche crédit de RBS qui se base sur les titres émis par les sept plus grandes banques du pays. «Beaucoup de ces dettes sont concentrées sur les deux plus grandes institutions», Santander et BBVA, «qui n’ont pas besoin d’un sauvetage», précisent les stratégistes de la banque britannique. Mais le poids de la dette hybride est important dans certaines banques plus petites. Il s'élève à 7,5 milliards d’euros chez Bankia et sa maison-mère BFA.
En Irlande, les créanciers subordonnés avaient été très largement mis à contribution dans le cadre d’offres d'échanges qui comportaient des clauses d’apport obligatoires. La décote sur les titres d’Anglo Irish et de Bank of Ireland avait atteint 80 % du pair, voire plus sur certaines lignes. Toutefois, les porteurs des titres subordonnés émis par les caisses d'épargne espagnoles étant le plus souvent leur clientèle de particuliers, le gouvernement pourrait être réticent à alourdir la contribution de ces petits porteurs, également contribuables.
La mise en place d’une structure de défaisance est quant à elle soutenue par la Finlande et la BCE. Dans une opinion publiée hier, l’institution de Francfort demande à Madrid de renforcer son projet, dévoilé le 11 mai dernier, de «bad bank» qui regrouperait les actifs immobiliers risqués. Pour la Finlande, il s’agit carrément de placer dans ces structures les établissements non viables qu’il ne serait pas «judicieux» de recapitaliser, expliquait Jyrki Katainen, le premier ministre finlandais dans une interview à Bloomberg hier.
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Moscou a démenti avoir visé ce pays membre de l’Otan, tandis que Varsovie a dénoncé une «provocation» russe. L’incident a, pour certains experts, mis à jour des faiblesses de l’Alliance atlantique. Selon des observateurs ukrainiens, l’envoi d’avions de chasse et le tir de missiles pour abattre des drones ont constitué une réponse surannée et bien trop onéreuse. Andrius Kubilius, le commissaire européen, le reconnaît: «Nous n’avons pas les capacités de l’Ukraine pour combattre une invasion de drones». - Outils peu coûteux - Depuis des mois, l’Ukraine est attaquée quasiment chaque nuit par des centaines de drones russes. Pour les repousser, Kiev a développé des outils peu coûteux, comme des brouilleurs électroniques et des drones d’interception. Selon une analyse de l’AFP à partir des données de l’armée de l’air ukrainienne, plus de 80% des drones russes sont abattus. Alors que l’Otan, la semaine dernière, en a neutralisé moins de cinq sur la vingtaine ayant pénétré dans l’espace aérien polonais. Pour produire beaucoup et à moindre frais, l’approche de l’industrie ukrainienne a été notamment de reconvertir des technologies pacifiques à des fins militaires, comme l’usage de petits drones civils pour lâcher des explosifs sur les soldats russes. Ces drones, au bourdonnement caractéristique, étaient bien présents au salon de l’armement de Lviv. Des robots futuristes, ressemblant à des voitures contrôlées à distance et prévus pour ravitailler ou évacuer les soldats sur le front, étaient également exposés, avec, à leurs côtés, de jeunes ingénieurs montrant sur leurs écrans la façon de relier ces engins à l’intelligence artificielle (IA). «C’est une vitrine pour insister sur le fait que l’Ukraine est technologique, l’Ukraine se développe. Si vous faites dans la tech-défense, si vous n'êtes pas en Ukraine, vous n'êtes pas dans la tech-défense», tranche Thomas Moreau, représentant en Ukraine du GICAT, un groupement d’entreprises françaises de défense. Investissements «dérisoires» Au-delà des démonstrations spectaculaires, il reste encore beaucoup à faire. Les investissements étrangers dans les technologies militaires ukrainiennes restent «dérisoires», souligne Iaroslav Ajniouk, PDG de The Fourth Law, qui fabrique des systèmes d’IA pour drones d’attaque. Selon lui, la seule façon de vaincre la Russie est de remporter la course aux armements et l’Occident n’a pas compris l’urgence d’investir. «C’est comme regarder la suite de Don’t Look Up ", dit-il, en référence à cette comédie dramatique américaine dans laquelle des scientifiques tentent d’alerter des responsables inconscients d’une catastrophe imminente. Certains semblent néanmoins réagir. Lors du salon de Lviv, son organisateur, Brave1, une plateforme gouvernementale, a affirmé que des entreprises étrangères avaient l’intention d’investir plus de 100 millions de dollars (plus de 85 millions d’euros) dans les technologies de défense ukrainiennes. Swarmer, une société développant des drones pilotés par l’IA, a conclu le plus important investissement public en obtenant 15 millions de dollars (12,8 millions d’euros) auprès d’investisseurs américains. À titre de comparaison, un député ukrainien a récemment déclaré que l’Ukraine dépensait environ 170 millions de dollars (environ 145 millions d’euros) par jour pour mener la guerre. Des participants au salon expliquent que les investissements se heurtent aussi à des obstacles bureaucratiques, notamment une réglementation stricte qui interdit de facto les exportations en raison de pénuries. Oleksandr Iarmak, commandant de l’unité militaire Nemesis, souligne que les soldats ukrainiens, malgré leur souhait de partager leur expérience avec leurs alliés, ont «peu de temps» pour le faire «du fait des combats quotidiens». L’Ukraine propose d’autres solutions, comme des investissements conjoints à l'étranger. Elle a récemment annoncé un premier accord de coproduction au Danemark et affirmé que plus de 25 entreprises étrangères transféraient une partie de leur production dans le pays. «Nous sommes en phase d’apprentissage», analyse Artem Moroz, responsable de Brave1 pour les relations avec les investisseurs. «Au fil du temps, les levées de fonds prennent de l’ampleur». Barbara WOJAZER © Agence France-Presse -
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