Permanent TSB inaugure le compartiment des obligations CoCos irlandaises

Alors qu’elle finalise une augmentation de capital de 400 millions d’euros, la banque irlandaise nationalisée en 2011 a placé 125 millions de titres AT1.
Julien Beauvieux

L’appétit des investisseurs pour les obligations contingentes convertibles (CoCos) ne se dément pas. En redémarrage depuis le début de l’année, le segment a accueilli ce lundi sa première référence irlandaise, Permanent TSB, qui a émis 125 millions d’euros d’obligations «Additional tier 1» (AT1) perpétuels offrant un coupon de 8,625%. Bouclée à un niveau inférieur au taux de 9% initialement escompté, l’opération constitue en outre un petit événement étant donné le profil de risque présenté par la banque, dont les titres AT1 seront convertis en actions si son ratio CET1 tombe en deçà de 7%.

Nationalisée en 2011, Permanent TSB est en effet considérée comme la banque irlandaise la plus fragile. L’établissement aujourd’hui contrôlé à 99,2% par Dublin avait notamment échoué aux stress tests conduits l’an dernier par la BCE, en affichant un ratio CET1 de seulement 0,97% dans le cadre du scénario adverse. Un trou équivalent à 855 millions d’euros que se devait de combler la banque. Début avril, Permanent TSB avait finalement reçu le feu de la Commission européenne pour lever 525 millions d’euros, via une émission de titres AT1 et une augmentation de capital de 400 millions.

Si la situation de la banque s’est améliorée l’an dernier, elle demeure en outre le seul établissement irlandais encore déficitaire. «Notre prévision d’un léger bénéfice de 93 millions d’euros ne s’est pas matérialisée», regrettaient mi-mars les experts de Cantor Fitzgerald à l’issue de la présentation des résultats. «Néanmoins, nous demeurons confiants dans la contribution des reprises de provisions dans les prochaines années, étant donné l’amélioration de la qualité des actifs», ajoutaient-ils. En 2014, l’encours de prêts non performants avait ainsi diminué de 800 millions d’euros, à 8,3 milliards.

Ce scénario de redressement, qui passera également par la vente d’un portefeuille de créances hypothécaires de 5 milliards d’euros, est pour l’heure privilégié par les investisseurs. Sortie de la cote en 2011 à l’occasion de son sauvetage, la banque irlandaise devrait ainsi réaliser son augmentation de capital à prix dans le haut de la fourchette de 3,90 à 4,50 euros communiquée le 23 avril, selon des sources proches relayées ce lundi par Bloomberg.

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