Oddo BHF veut construire un pôle autonome de gestion privée en France

La banque laissera son autonomie à sa nouvelle acquisition Quilvest pour continuer à agréger d’autres sociétés de gestion privée.
Franck Joselin

La consolidation bat son plein dans les métiers de la gestion et de la banque privée en France. La dernière opération en date, l’annonce par Oddo BHF de son entrée en négociation exclusive pour racheter Quilvest banque privée et ses 2 milliards d’actifs, le prouve encore une fois.

Ces derniers mois, les rapprochements de sociétés de gestion privée se sont multipliés. Milleis Banque a repris Cholet Dupont Oudart, Financière Arbevel a acquis Actis, Amplegest a rejoint le groupe Cyrus et le groupe Premium a racheté Ferri. Ce ne sont que quelques regroupements parmi d’autres. Et ces mouvements ne sont pas terminés.

Oddo construit une nouvelle tête de pont à Paris, autonome de sa propre banque privée, pour accueillir des structures qui gèrent entre 200 millions et un milliard d’euros. La banque ne pourra pas conserver le nom de Quilvest. Et même si rien n’est encore décidé, il y a des chances pour que la nouvelle structure ait un nom bien distinct de celui d’Oddo. Cette opération apparaît très différente du rachat par la banque de Métropole gestion au mois de septembre qui, elle, a été complètement intégrée.

Le choix de Quilvest pour constituer les nouvelles fondations de cette plate-forme apparaît logique. Les sociétés travaillaient déjà ensemble, Quilvest utilisant les systèmes d’Oddo. «L’approche de Quilvest reste très proche de la nôtre», confirme par ailleurs Grégoire Charbit, associé-gérant du groupe Oddo BHF. Par ailleurs, le calendrier tombe aussi à pic pour la banque privée. Oddo vient de revoir totalement le cœur de son système informatique (son core banking system). La bascule avait eu lieu pour l’Allemagne, et elle vient tout juste d’être opérée en France. «Avec cette infrastructure plus moderne, il est beaucoup plus facile d’agréger des structures qui utiliseront toutes le nouveau système d’Oddo», complète Grégoire Charbit.

La banque n’est pas la seule à vouloir consolider le secteur. Elle se trouve en concurrence avec de nombreux acteurs qui, eux aussi, veulent participer à ce mouvement. Souvent avec des fonds d’investissement comme actionnaires, ils peuvent faire monter les prix des entités rachetées. Plutôt que de se battre sur la valorisation, Oddo vise un type de sociétés bien particulier, avec des dirigeants entre deux âges qui, au lieu de vouloir céder leur entité, entendent continuer à la développer dans un groupe en restant associé. Les prochains mois montreront s’ils sont tentés par l’aventure.

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