
« Marcus a un avenir, mais différent de la vision initiale »
Pourquoi avoir lancé Marcus ?
Au début de cette opération, en 2013, les revenus de Goldman Sachs avaient stagné en dessous des niveaux d’avant la crise et les dirigeants du groupe avaient besoin de relais de croissance. C’est aussi une question d’opportunité. Ils voulaient faire un usage stratégique de leur licence bancaire acquise pendant la crise de 2008. Enfin, un rapport de Goldman Sachs affirmait que les fintechs et autres prêteurs non bancaires pourraient capter une grande partie des bénéfices des banques.
Avec quel succès ?
Les résultats ont été mitigés. Ils ont lancé Marcus et ont atteint certains de leurs ambitieux objectifs de revenus. Et c’est assez remarquable pour eux de susciter autant d’attrait. Imaginez, en tant que Goldman Sachs, vous êtes une institution financière de 150 ans qui n’a historiquement servi que les entreprises et les particuliers les plus riches, et vous développez une entreprise très différente avec Marcus – servir les particuliers, aller directement vers les consommateurs, etc. Mais ils ont été confrontés à des défis culturels et organisationnels. Les besoins de Marcus en tant qu’entreprise de consommation numérique étaient parfois en conflit avec les attentes et les pratiques de Goldman, suscitant à la fois créativité et frictions. Le deuxième défi est que la croissance des revenus n’est pas synonyme de profit. Et si perdre de l’argent n’est peut-être pas un problème à court terme pour une start-up fintech soutenue par du capital-risque, c’est le cas pour Goldman Sachs, qui a toujours été une entreprise très rentable.
La banque digitale grand public a-t‑elle un avenir ?
Bien sûr, Marcus a un avenir, mais probablement différent de la vision initiale. Réussi ou non, cet effort doit être reconnu. Ils ont peut-être même développé une capacité à lancer des start-up et à faire du numérique, qu’ils pourraient utiliser dans les fintechs.
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