
Mapfre détaille ses ambitions dans l’innovation
« L’esprit d’innovation fait partie de l’ADN de Mapfre », lâche Miguel Ángel Rodríguez Cobos, global head of innovation au siège de la compagnie d’assurances à Majadahonda dans le nord-ouest de Madrid. Parmi les nombreuses initiatives du groupe pour garder son avance en termes de produits innovants, le laboratoire de mobilité, Cesvimap, figure en bonne place : dans ce cadre, l’assureur fait tourner ses modèles pour trouver des produits adaptés à la voiture partagée, aux voitures, aux trottinettes ou encore aux bicyclettes électriques. « Il nous faut trouver de nouveaux produits pour coller aux besoins des clients de demain, soutient le responsable de l’innovation, car la consommation d’assurances sera radicalement différente de celle d’aujourd’hui. »
L’attrait de la vieille dame de l’assurance espagnole – 89 ans au compteur – pour la nouveauté n’est pas récent. Mais depuis 2017, l’innovation se concentre chez Mapfre autour d’un acronyme : MOI, pour Mapfre Open Innovation, une plateforme d’innovation ouverte dont l’objectif est de devenir un outil de création de solutions innovantes pour le secteur de l’assurance. Au total, 37 salariés – sur un effectif total de 32.000 – disséminés en Espagne, aux Etats-Unis, au Brésil et au Mexique se consacrent désormais à temps plein à l’innovation, un segment auquel le groupe dédie chaque année 1 % de ses bénéfices bruts depuis 2019. « Le modèle hybride de MOI nous permet de continuer à faire de l’innovation en interne tout en gardant un œil sur le monde de l’insurtech et de la recherche académique, de façon à pouvoir utiliser des solutions et des produits au sein de Mapfre », poursuit l’économiste de formation.
Dans le cadre de ce modèle, les collaborations avec les insurtechs permettent au numéro six de l’assurance dommages européenne de tester des solutions susceptibles d’être mises en production au sein des différents métiers du groupe. Mapfre a notamment noué un partenariat avec la licorne tricolore Shift Technology pour créer une solution d’automatisation des sinistres de bout en bout. Avec la start-up allemande Control Expert, l’assureur a développé un système permettant de détecter en temps réel si la voiture a subi des dommages, à l’aide de photos prises par le client avec un téléphone portable. « 100 % des collaborations avec ces insurtechs utilisent l’une des formes de l’intelligence artificielle », explique Miguel Ángel Rodríguez.
Place aux start-up
Dans le cadre de sa stratégie, l’assureur a également mis sur pied Insur_space, une initiative destinée à s’entourer de start-up dans le cadre de projets spécifiques. « A l’occasion de notre dernier lot, nous avons lancé quatre défis stratégiques – silver economy, risques climatiques, cyber, healthtech – sur lesquels nous avons demandé à des start-up de se pencher », note Miguel Ángel Rodríguez. En moyenne, le groupe d’assurances sélectionne six jeunes pousses de l’insurtech sur un total de 200 candidatures mais reste également ouvert aux propositions spontanées.
Le private equity constitue aussi l’un des piliers de MOI. Mapfre est ainsi l’un des investisseurs de référence – aux côtés notamment du groupe néerlandais NN Group – dans les deux fonds insurtechs d’Alma Mundi Ventures, spécialisés dans les jeunes pousses en Europe, aux Etats-Unis, en Israël et en Amérique latine. « Ce rôle signifie que nous n’avons aucune influence sur l’identité des start-up dans lesquelles ces fonds décident d’investir. Ils restent complétement indépendants », explique le responsable de l’innovation. Lancé en mars 2022, le deuxième fonds insurtech de l’entreprise vise à lever 250 millions d’euros pour des tickets d’investissement compris entre 5 et 10 millions d’euros. La start-up chilienne Betterfly, qui permet aux employeurs de récompenser leurs salariés ayant des habitudes de vie saine par une assurance-vie performante, a été la première bénéficiaire de ce nouveau fonds. « A la différence du premier fonds qui investissait majoritairement dans des tours de financement seed ou de série A, ce deuxième fonds tend à se focaliser sur des scale-up », explique Miguel Ángel Rodríguez Cobos.
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