
L’Etat lance le mariage entre CNP et La Banque Postale

Après des mois de négociations, le gouvernement saute le pas et lance le rapprochement entre CNP Assurances et La Banque Postale en vue de créer un grand pôle financier public, ont confirmé à L’Agefi des sources proches. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, dévoilera les grandes lignes de ce rapprochement dans la matinée, après une réunion avec le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Eric Lombard, et le PDG du groupe La Poste, Philippe Wahl. Le projet verra la CDC, conseillée par Lazard, apporter sa participation de 41% du capital de CNP Assurances à La Banque Postale, permettant à La Poste de se diversifier en proposant des services d’assurances en sus de ses services bancaires. En contrepartie, la CDC montera au capital du groupe La Poste, dont elle détient déjà 26%, et y deviendra majoritaire via la reprise de titres détenus par l’Agence des participations de l’Etat.
Un pôle financier au service des territoires
Etant donné que l’opération verra l’Etat céder le contrôle direct de La Poste, une évolution législative s’avère nécessaire, ce qui sera fait via un amendement au projet de loi Pacte. «La Poste restera une société à capitaux 100% publics, puisque les actionnaires de La Poste seront l’Etat et la CDC», explique à L’Agefi une source proche, qui précise que «l’Etat continuera à surveiller les missions de La Poste et à nommer par décret son dirigeant». Avec cette opération, l’Etat a «la volonté de développer un grand pôle financier public au service des territoires», ajoute cette source, mais la filialisation de CNP Assurances risque de mettre à mal sa stratégie multicanal, privilégiée ces dernières années. Le mois dernier, alors que les discussions étaient déjà bien entamées sur ce rapprochement, CNP Assurances avait annoncé la démission de son directeur général, Frédéric Lavenir.
Pour éviter d’avoir à lancer une offre publique d’achat (OPA) sur le solde du capital de CNP Assurances, La Banque Postale demandera une dérogation à l’Autorité des marchés financiers (AMF), arguant du fait qu’il s’agira d’un reclassement de titres et que l’Etat restera, au final, l’actionnaire majoritaire, indique à L’Agefi une source au fait du dossier. Mais alors que CNP Assurances affiche une capitalisation boursière de plus de 13,8 milliards d’euros, les minoritaires risquent d’être tentés de contester toute dérogation, ce qui pourrait coûter cher à la filiale bancaire de La Poste.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse -
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