Les Etats-Unis enquêtent sur la manipulation des cours des métaux précieux

Le département de la Justice aurait lancé des investigations auprès d’au moins dix grands établissements, dont la Société Générale et HSBC.
Julien Beauvieux

Le dossier de la manipulation présumée des cours des métaux précieux rebondit outre-Atlantique. Alors que les enquêtes menées depuis 2013 en Europe s’étaient soldées sans grand succès, le département de la Justice (DoJ) américain aurait commencé des investigations d’envergure auprès d’au moins dix grands établissements, selon le Wall Street Journal (WSJ). La CFTC américaine aurait également lancé une procédure afin d’obtenir des documents sur les activités de trading de plusieurs de ces banques.

Outre HSBC, qui a admis à l’occasion de la présentation de ses résultats avoir reçu des requêtes de la CFTC et de la division antitrust du DoJ, les investigations impliqueraient tous les grands acteurs du fixing des métaux précieux (or, argent, platine, palladium) à Londres. Seraient ainsi concernés la canadienne Bank of Nova Scotia, Barclays, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan, la Société Générale, Standard Bank et UBS.

Alors les enquêtes liées aux soupçons de manipulation du Libor et du marché des changes ont abouti à des amendes parfois très lourdes, le dossier des métaux précieux n’a pour l’heure accouché d’aucune sanction d’envergure. La BaFin a ainsi abandonné son enquête, faute de preuve concrète contre Deutsche Bank. La Finma suisse a de son côté observé des «méconduites sérieuses» au sein des équipes de traders d’UBS, qui s’étaient soldées par un «changement de culture». Seule Barclays a été sanctionnée en mai dernier d’une pénalité de 26 millions de livres par la FCA.

Hormis les enquêtes pénales et celles des régulateurs, les acteurs du marché des métaux précieux sont également au centre de procès intentés par des clients mécontents. Selon le WSJ, plus de 25 actions de justice ont ainsi été intentées aux Etats-Unis par des clients contre Barclays, HSBC, Bank of Nova Scotia et la Société Générale, les quatre banques qui se chargeaient des fixings londoniens de l’or.

Si les premières condamnations se font toujours attendre, les critiques entourant la gestion du fixing par les banques ont en revanche abouti à une évolution majeure du marché des métaux précieux londonien. En juillet, le CME et Thomson Reuters ont ainsi remporté l’appel d’offres lancé par la LBMA pour la gestion des fixings de l’argent. En octobre, le LME a remporté celui concernant le platine et le palladium, les fixings de l’or ayant finalement échu à ICE en novembre.

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