
Les émissions redémarrent sur le segment des CoCos bancaires
Après une fin d’année 2014 très calme, l’heure est au redémarrage sur le segment des obligations contingentes convertibles (CoCo). Alors qu’une seule émission, réalisée par Rabobank en janvier, avait été comptabilisée depuis fin septembre, Banco Popular a bouclé jeudi un placement privé de 750 millions d’euros de titres Additional tier 1 (AT1) perpétuels offrant un coupon de 8,25%. BBVA a de son côté annoncé le même jour son intention de solliciter ce marché.
«D’autres établissements devraient venir sur le marché des CoCos dans les prochaines semaines, notamment BNP Paribas, qui n’a jamais émis d’obligations AT1 nouvelle génération», souligne François Lavier, gérant chez Lazard Frères. La banque a ainsi indiqué jeudi qu’elle reprendrait ses émissions d’AT1 à hauteur de 500 millions d’euros par an en moyenne en 2015 et 2016, et qu’elle placerait en outre 2 à 3 milliards de dette tier 2.
Outre un ratio CET1 minimum, les banques doivent justifier dans le référentiel Bâle 3 de deux couches de capital réglementaire supplémentaires formées d’obligations AT1 et tier 2, dont les conditions d’éligibilité ont été revues par rapport aux anciennes souches. Les banques, qui bénéficient d’une phase de transition jusqu’en 2019 pour renouveler leurs instruments, doivent couvrir respectivement 1,5% et 2% de leurs actifs pondérés du risque avec ces titres, qui peuvent être dépréciés ou convertis en actions si leur ratio CET1 passe sous un certain seuil.
Alors que le rendement des titres AT1 avait diminué jusqu’à 6,5% en juin dernier, selon les indices BoA-Merrill Lynch, le regain d’aversion pour le risque et la tenue des stress tests avaient limité l’activité et fait rebondir les primes de risques jusqu’à 7,3% mi-décembre. Les rendements se sont depuis resserrés à 7% dans le sillage de l’annonce du programme d’achat d’actifs de la BCE.
La poursuite de ce resserrement, qui favorisera les appels au marché, pourrait se nourrir de l’arrivée de nouveaux investisseurs. «La base d’investisseurs des nouvelles obligations AT1, toutes notées BB, est pour l’heure composée de fonds crédit, de hedge funds et de banques privées, remarque François Lavier. Mais les institutionnels pourraient être amenés à prendre plus de risque de façon indirecte, via des fonds spécialisés».
Selon le gérant Union Investment, 30 milliards d’euros d’AT1 pourraient être émis cette année.
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