
Les banques suisses font les frais de la lutte contre l’évasion fiscale

Avec un secret bancaire suisse sous la pression de l’Europe et des Etats-Unis, les dernières années ont été difficiles pour les gestionnaires de fortune locaux. Leurs revenus n’ont crû que de 0,6% par an entre 2010 et 2013 alors que dans le même temps, l’encours géré a progressé de 5,1% à 3.080 milliards de francs fin 2013, selon une étude du cabinet BCG réalisée pour l’Association suisse des banquiers et publiée hier.
Les marges de l’activité n’ont cessé de se réduire, de 86 à 82 points de base pour les activités locales et de 107 à 93 points de base pour les activités transfrontalières, qui représentent 68% des encours gérés.
Première place de gestion privée offshore au monde, et destination privilégiée des fortunes européennes et du Moyen-Orient, la Suisse pâtira encore dans les années à venir sur ce segment des efforts de lutte contre l’évasion fiscale. «Il faut s’attendre à de nouveaux reculs des actifs sous gestion au cours des années à venir, indique le rapport. Seront concernés au premier chef les actifs des clients d’Europe occidentale dont la fortune ne dépasse pas 1 million de francs, car c’est pour ce segment dit affluent que l’offre de prestations à partir de la Suisse perd le plus de son attrait en termes relatifs».
Les encours offshore gérés pour la clientèle des pays développés reculeraient ainsi de 910 à 890 milliards de francs entre 2013 et 2018, selon le BCG. En revanche, la place suisse fonde de grands espoirs dans la clientèle des pays émergents. Les encours gérés pour cette dernière progresseraient de 4,9% par an, à 1.530 milliards. Au total, la Suisse afficherait dans la gestion privée offshore une croissance (+3%) similaire à celle du Luxembourg et des îles anglo-normandes, qui avaient la même stratégie. La Grande-Bretagne (+7% par an, à 1.300 milliards), Singapour (+10%, à 1.400 milliards) et les Etats-Unis (+9%, à 1.000 milliards) bénéficieront, eux, de leur meilleur positionnement auprès des clientèles asiatiques, pour les deux premières places, et latino-américaines.
La gestion de fortune a apporté l’an dernier aux banques helvétiques 26,5 milliards de francs suisses de revenus, soit la moitié de leur chiffre d’affaires. Tous métiers confondus, les revenus du secteur devraient croître de 2,8% par an d’ici à 2018, contre un rythme de 1,1% enregistré entre 2010 et 2013.
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