
Les banques italiennes connaissent un début d’embellie
Alors que l’économie italienne donne des signes de reprise, avec une croissance de 0,3% au premier trimestre après trois ans de récession, les banques de la péninsule ont publié des résultats encourageants à fin mars, témoins de l’amélioration du climat pour le secteur. Intesa Sanpaolo a annoncé un bénéfice net de 1 milliard d’euros très supérieur au consensus, caractérisé par la reprise du crédit aux entreprises à partir de mi-février. Les crédits à moyen et long terme aux ménages et aux PME ont progressé de 40%. Les provisions pour créances douteuses d’Intesa sont tombées au plus bas depuis 2011, à 755 millions d’euros.
Unicredit, qui a publié un bénéfice net en baisse mais légèrement supérieur aux attentes, à 512 millions d’euros, a également vu ses provisions pour créances douteuses diminuer, en baisse de 42% sur trois mois, à 980 millions d’euros. Son taux de couverture sur prêts douteux a baissé, passant de 51,3% à 50,6% en un an, même s’il reste le plus élevé du pays. Le coût du risque a diminué de 62 points de base (pb) sur trois mois chez UniCredit, à 82 pb. L’exercice 2014 avait été marqué par un surcroît de provisions lié à la revue des bilans par la BCE.
Surprenant également le consensus, Monte dei Paschi di Siena (MPS) a publié son premier bénéfice trimestriel en trois ans, à 72,6 millions d’euros. La banque reporte toutefois d’un an, à 2018, les objectifs de son plan stratégique. MPS entend lancer le 25 mai son augmentation de capital de 3 milliards d’euros, après avoir obtenu mercredi soir le feu vert de la Banque centrale européenne. Celle-ci lui a par ailleurs demandé de solder d’ici à fin juillet son exposition à la japonaise Nomura, ce qui se traduirait par une perte avant impôt de 1 milliard d’euros, selon MPS.
Comme Intesa et UniCredit, Banco Popolare a réduit le flux de ses nouveaux prêts non performants (NPL), et a diminué ses provisions de 44,7% sur un an. La banque confirme par ailleurs intensifier ses discussions en vue d’une éventuelle fusion avec un tiers.
Les banques italiennes détenaient encore 330 milliards d’euros de créances douteuses mi-2014, en hausse constante depuis 2007, et 187 milliards d’euros de prêts non performants (NPL) stricto sensu fin février 2015. Un décret devrait être publié avant fin juin leur permettant de solder plus rapidement ces créances. Toutefois, les mesures d’incitations fiscales évoquées en avril n’interviendront pas avant le vote du budget en octobre.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »