
Les banques européennes pourraient voir leurs «stress tests» adaptés

L’Autorité bancaire européenne (EBA) a lancé, mercredi et jusqu’au 30 avril, une consultation sur d'éventuelles modifications des tests de résistance bancaire européens afin de les rendre «plus informatifs, flexibles et rentables», selon son président Jose Manuel Campa. En place depuis 2011, les «stress tests» actuels ont contribué à améliorer la résilience et la transparence du secteur après la crise financière, mais ils faisaient généralement l’objet de deux critiques : d’une part, ils ne donnaient pas forcément lieu à des conclusions ou à des mesures correctives automatiques, notamment faute de véritable comparabilité des problèmes ; d’autre part, ils ne prenaient pas assez en compte les spécificités de chaque banque.
Le nouveau cadre tente d’y répondre, se voulant à la fois plus équilibré sur cette notion de comparabilité et plus flexible afin d’identifier les risques idiosyncratiques. L’EBA propose deux types de tests qui seraient publiés en même temps à l’avenir. D’une part, les tests réalisés par l’autorité de supervision selon des critères et scénarios précis prédéfinis par elle, mais avec des données divulguées au marché moins granulaires – ces stress tests serviront directement à la définition du P2G dans le cadre de la norme de supervision bancaire (SREP), qui intègre un pilier 1 (commun à toutes les banques à 4,5% des actifs pondérés par les risques, RWA), un pilier 2 requis (P2R, exigences) et donc un pilier 2 recommandé (P2G, recommandations) par le superviseur. D’autre part, les tests réalisés par les banques elles-mêmes selon les mêmes critères et scénarios prédéfinis par le superviseur, mais selon une méthodologie moins normative qu’aujourd’hui, qui leur donnerait plus de latitude dans le calcul de leurs projections. Les résultats de ces tests seraient publiés, «sachant que les banques devront justifier au travers de ces données les différences de méthodologie de calcul permettant d’arriver à leurs conclusions, ainsi que les éventuels écarts de résultats avec les tests du superviseur», rappelle Miguel Raminhos, analyste spécialisé chez Natixis.
La consultation doit notamment permettre d’établir sous quelle forme les besoins de capitaux mis en exergue par les stress tests devraient être divulgués aux marchés : celle d’un P2G par banque ; celle d’une fourchette de P2G par groupe de banques ; celle de l’impact en fonds propres CET 1 permettant d’en déduire l’impact en termes de P2G. «Sachant que ce pilier n’a rien de contraignant, qu’il reste une simple recommandation», ajoute Miguel Raminhos.
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse