
Les banques espagnoles créent une polémique en imposant une surcharge aux retraits d’argent
Les associations de consommateurs crient au scandale. Les trois principales banques espagnoles, Caixabank, BBVA et Banco Santander, ont décidé de prélever une commission de 2 euros à chaque fois qu’une personne non cliente de leur établissement retire de l’argent dans leurs distributeurs. Cette charge de 2 euros représente une double commission puisqu’une telle commission existe déjà pour les usagers qui retirent de l’argent dans les distributeurs qui n’appartiennent pas au réseau de leurs banques.
Introduite en mars dernier par Caixabank, cette mesure devrait être appliquée par BBVA et Banco Santander à la rentrée. Carlos Fernandez, analyste chez XTB estime que de cette façon, Caixabank, la banque qui possède le plus d’agences en Espagne, souhaite «inciter les usagers à ouvrir un compte chez elle s’ils veulent retirer de l’argent gratuitement». Aurélio Garcia del Barrio, spécialiste en finances de l’Institut d’Etudes Boursières de Madrid (IEB), y voit plutôt une réaction «à l’offre des banques ING et Evo Banco qui proposent à leurs clients de retirer gratuitement de l’argent dans tous les distributeurs en Espagne», pour compenser la faiblesse de leur réseau.
De son côté Fernando Herrero, secrétaire général de l’association Adicae s’indigne des abus des banques, qui, grâce aux commissions bancaires, «sont arrivées à couvrir en 2008 jusqu’à 80-90% de leurs dépenses». Il réclame une meilleure régulation de ces commissions. «Malgré l’énorme soutien octroyé aux banques pendant le sauvetage, celles-ci continuent de vouloir mettre la main dans le porte-monnaie du consommateur», dit-il scandalisé.
Considérant cette commission comme «injuste, illégale et abusive», son association a déposé plainte auprès de la Banque d’Espagne et de l’Autorité de la concurrence (Comisión Nacional de los Mercados y la Competencia) soupçonnant les banques d’entente tacite sur les prix. Pour calmer la polémique, la Banque d’Espagne a rappelé en juillet aux banques ibériques qu’«un retrait d’argent liquide dans un distributeur automatique ne constitue qu’un seul service» qui ne peut donc générer le «versement que d’une seule commission». Pour Fernando Herrero, cette réponse n’est pas satisfaisante. Il réclame une position «ferme et décidée».
En attendant une résolution du conflit, d’autres banques comme Banco Popular et Banco Sabadell étudient s’ils vont suivre les pas de leurs rivaux.
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