
Les banques craignent les cyberattaques contre Swift

Les banques ne s’inquiètent pas uniquement desproblèmes opérationnels que leur pose l’exclusion de certaines contreparties russes de Swift. Alors que la guerre en Ukraine a poussé les régulateurs européens et américains à alerter sur de potentielles attaques de pirates informatiques affiliés à Moscou, les établissements bancaires semblent plutôt craindre les attaques visant le système international de messagerie pour les paiements interbancaires. Plusieurs responsables de la sécurité informatique estiment ainsi que Swift pourrait être une cible plus intéressante que les banques elles-mêmes dans la mesure où elle concerne l’écosystème entier ou presque, rapporte le Financial Times.
Consciente du risque, car elle relie 11.000 institutions financières entre elles, la coopérative se veut rassurante. « Tous les services de Swift fonctionnent normalement. Swift prend la sécurité très au sérieux et nous avons mis en place un environnement de contrôle solide pour la sécurité physique et cybernétique. Comme les banques, les infrastructures de marché et les autres institutions financières, nous surveillons en permanence le paysage des menaces et adaptons les réponses en conséquence », réagit la société. « La menace est réelle », commentent toutefois les experts cybersécurité, qui craignaient déjà une réponse numérique de la part de Moscou en cas de limitation d’accès au service.
Nouvelles sanctions
Pour l’heure, les banques françaises ne remontent pas non plus une augmentation des attaques, que ce soit en nombre ou en intensité. « Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas attaqués. Les attaquants peuvent très bien être rentrés et attendre le bon moment pour faire le plus de dégâts ou recueillir le plus d’informations », prévient toutefois le responsable informatique d’une banque. « L’écosystème est en alerte maximale », décrit simplement un banquier.
Les sources recueillies par le Financial Times s’inquiétaient surtout d’une hausse de la menace en cas de durcissement des sanctions contre les banques russes. Pour le moment, l’Union européenne a exclu sept banques du réseau mais épargné Gazprombank et Sberbank, très impliquées dans le secteur énergétique. Le quatrième train de sanctions dévoilé mardi, qui interdit notamment aux agences de notation de noter la Russie et ses entreprises, n’élargit pas la liste. Les banquiers regarderont les prochains wagons avec inquiétude.
Plus d'articles du même thème
-
La Banque d’Angleterre choisit la prudence
L’institution monétaire a laissé son taux directeur inchangé, face à une inflation en hausse, et diminué le rythme de réduction de son bilan pour éviter de plus fortes perturbations sur les dettes à long terme. -
Novo Nordisk reprend des couleurs grâce à sa pilule anti-obésité
Le laboratoire danois a annoncé plusieurs nouvelles encourageantes concernant son traitement oral contre l’obésité. De quoi remettre un peu de baume au cœur des investisseurs. -
Les promesses d’approvisionnement stabilisent les prix du gaz naturel en Europe
Les flux attendus ou déjà constatés de gaz naturel liquéfié en provenance des Etats-Unis vers l’Europe et de Russie vers la Chine ont permis de stabiliser les prix, malgré des stocks très en retard pour la saison.
ETF à la Une

BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Fitch abaisse la note de la France
Contenu de nos partenaires
-
Noeud coulant
Sébastien Lecornu : la voie étroite
Après la mobilisation en demi-teinte de jeudi, le Premier ministre va poursuivre dans le secret ses consultations pour former une coalition. Les oppositions lui demandent de dévoiler son jeu. Il reste encore à couvert -
Editorial
Une France de non-grévistes
N’en déplaise aux syndicats et à la gauche, la journée « noire » du 18 septembre et son million de manifestants annoncé était plus près de l’échec que du triomphe -
A Paris, dans le cortège intersyndical, le slogan « taxer les riches » a écrasé tous les autres
L'intersyndicale, qui avait appelé à défiler dans la rue pour la première fois depuis 2023 et la contestation contre la réforme des retraites, a réuni moins de manifestants qu'espéré