
Les banques de l’énergie échappent à l’exclusion de Swift

Il n’y aura pas de blocus sur les achats d’énergie à la Russie du côté bancaire. La liste finale des banques exclues du réseau de messagerie interbancaire Swift par l’Union européenne (UE) dans le cadre des sanctions imposées à la Russie à la suite de son invasion de l’Ukraine a été rendue publique mercredi. Sept sociétés financières russes, VTB Bank, Rossia Bank, Otkritie, Novikombank, Promsvyazbank, Sovcombank et VEB ne pourront plus utiliser ce service.
Cependant, comme pressenti, Sberbank and Gazprombank, les deux banques les plus impliquées dans les exportations de matières premières énergiques, sont épargnées par la mesure. Une exception vouée à préserver les approvisionnements européens en pétrole, charbon et, surtout, en gaz russes. «Idéalement, nous aimerions être en mesure d’exempter des transactions spécifiques de cette mesure mais Swift ne fonctionne pas de cette manière. Par conséquent, nous avons été contraints d’épargner ces deux banques», précise un haut fonctionnaire européen.
«L’Union européenne a adopté trois vagues de lourdes sanctions contre le système financier russe, ses industries de haute technologie et son élite corrompue. Il s’agit du plus grand train de sanctions de l’histoire de notre Union. La décision d’aujourd’hui de déconnecter les principales banques russes du réseau Swift enverra un autre signal très clair à Poutine et au Kremlin», a déclaré de son côté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans un communiqué.
Période de transition de dix jours
«Cela signifie-t-il que ces banques n’apparaîtront jamais sur la liste ? Je ne peux pas le confirmer : il y a une semaine, utiliser Swift comme sanction était hors de question … Les choses évoluent très vite», ajoute une autre source européenne. L’Union européenne précise d’ailleurs dans un communiqué qu’«en fonction du comportement de la Russie, la Commission est prête à ajouter d’autres banques russes sous bref délai». Cela explique, outre les problèmes qui peuvent liés à l’approvisionnement physique en matières premières, pourquoi beaucoup d’opérateurs sur les marchés hésitent à prendre des positions sur le pétrole russe, même si théoriquement ils pourraient le faire.
Limitée à ces sept banques, en raison de «leurs liens directs ou indirects à l’effort de guerre russe», la sanction sera mise en œuvre sous une période transitoire de dix jours. «Cela a été décidé afin de laisser à nos propres banques le temps de s’adapter et donc de faire le moins dégâts possible de notre côté», explique le même haut fonctionnaire.
Le fonds souverain russe ciblé
Seconde sanction officialisée mercredi : l’interdiction de nouveaux co-investissements par des entités ou investisseurs de l’UE à travers le fonds souverain russe Russian Direct Investment Fund (RDIF). «Là encore, nous avons avons opté pour une approche proportionnée. Nous n’imposons pas le désengagement d’investissements faits par le passé», précise Bruxelles.
Enfin, l’UE annonce interdire le transfert de billets de banques en euro vers la Russie. «Cela a été décidé car nous avons été informés qu’il y avait certaines banques, qui envisageaient la possibilité de transporter physiquement des billets», explique-t-on à la Commission.
Ces sanctions financières font l’objet d’un «alignement complet avec les partenaires de l’UE, en particulier au sein du G7», indique l’exécutif européen.
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