
Les banques américaines passent leurs tests de résistance avec succès

Les résultats des tests de résistance des banques américaines ont beau être bons, ils ont tout de même un arrière-goût amer. «Les grandes banques sont bien placées pour affronter une grave récession et continuer à prêter aux ménages et aux entreprises», se réjouit la Réserve fédérale (Fed) dans un communiqué. Aucun danger, donc, pour les distributions de dividendes ou les paiements de bonus.
Mais ces tests ne concernent que les très grandes institutions. Seules 23 banques sont examinées. Aucune mention n’est donc faite des banques régionales, plus petites, comme la Silicon Valley Bank (SVB), d’où est venue la crise qui a touché le secteur financier américain au premier trimestre. Rien non plus sur les risques idiosyncratiques qui peuvent toucher des institutions comme Credit Suisse, reprise par UBS, les deux faisant partie des banques concernées par ces tests. «Le scénario ne reflète pas les conditions de marché actuelles dans lesquelles évoluent les banques américaines», explique Christopher Wolfe, analyste banques américaines chez Fitch. La timide mise en garde de Michael Barr, le vice-président chargé de la supervision à la Fed, prend donc tout son sens. «Nous devons rester humbles quant à la manière dont les risques peuvent survenir et poursuivre notre travail pour garantir que les banques résistent à une gamme de scénarios économiques, de chocs de marché et d’autres contraintes», a-t-il précisé.
Les résultats de ces tests détonnent d’ailleurs par rapport à certains chiffres publiés plus tôt cette année. L’autorité fédérale américaine qui garantit les dépôts bancaires (Federal Deposit Insurance Corporation, FDIC) notait par exemple au mois de mai que les moins-values latentes au 30 mars 2023 dans les bilans des institutions financières américaines atteignaient 515 milliards de dollars.
Trading books à la loupe
Les hypothèses les plus pessimistes du test de résistance de cette année comprennent une grave récession mondiale avec une baisse d’environ 40% des prix de l’immobilier (y compris l’immobilier commercial), une augmentation du taux de chômage de 6,4 points de pourcentage, pour atteindre 10%, et une diminution de la production économique en conséquence. Ce scénario implique des pertes totales projetées de près de 550 milliards de dollars pour les 23 banques, dont 100 milliards de dollars au titre de l’immobilier commercial et des prêts hypothécaires résidentiels, et 120 milliards de dollars sur les cartes de crédit. A partir de ces hypothèses, le ratio de fonds propres global devrait diminuer de 2,3 points de pourcentage, pour atteindre un minimum de 10,1%.
La Fed précise aussi que, pour la première fois, elle s’est livrée à un examen de l’évolution des portefeuilles de trading des banques en cas de pressions inflationnistes plus fortes et de taux d’intérêt en hausse. Ce test, qui a été passé avec succès, ne contribuera pas aux exigences de fonds propres des banques mais sert au superviseur à «mieux comprendre les risques liés aux activités de trading». Il était temps, diront certains.◆
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