Les assureurs vie vont piocher dans leurs réserves pour suivre le Livret A

Selon Facts & Figures, la performance du fonds en euros classique individuel devrait être entre 1,60% et 2% en 2022.
Mathilde Castagna

Facts & Figures estime que le taux moyen servi sur les fonds en euros classiques de contrats d’assurance vie individuels pourrait se situer entre 1,60% et 2% en 2022. Le cabinet de conseil spécialisé en assurance anticipe un rendement supérieur à 2% pour les «contrats phares», permettant ainsi à l’assurance vie de rattraper la performance du Livret A depuis le mois d’août. Pour rappel, en 2021 le taux moyen servi sur les fonds en euros classiques en assurance vie individuelle était ressorti à 0,95% pour les bancassureurs, 1,12% pour les CGP indépendants, 1,20% pour les agents et réseaux salariés et, enfin, 1,48% pour les mutuelles. 

Dans un contexte de marché défavorable, contrairement à 2021, les taux 2022 devraient être servis en s’appuyant sur les réserves accumulées par les compagnies d’assurances, dont la provision pour participation aux bénéfices (PPB). «L’enjeu est d’éviter des sorties en hausse sur les fonds en euros au printemps 2023 suite à l’annonce des taux 2022», affirme le baromètre 2021 de l’épargne vie individuelle produit par Facts & Figures. Le stock moyen de PPB des assureurs vie se situerait à 5,05% des encours en 2021, soit 70,6 milliards d’euros, contre 65,6 milliards d’euros l’année précédente.

Limiter les sorties

Si le rendement intéresse tant, c’est qu’il va jouer un rôle déterminant dans la stabilité du marché. «La priorité numéro 1 pour les compagnies est de réussir à bien réguler les flux d’entrée et de sortie sur les fonds en euros», indique Facts & Figures. En cas de sorties significatives de la part des épargnants, les assureurs n’auront plus le choix que de vendre leurs obligations en moins-values. 

Les assureurs ont donc intérêt à proposer une performance attractive pour maintenir les retraits entre 6% à 10% des encours. «J’avais recommandé, au mois de juin, que des mesures réglementaires soient prises. Je pense que l’été aurait été la bonne période pour instaurer des mesures de place afin de réguler les entrées/sorties et autoriser la limitation des flux», a insisté Cyrille Chartier-Kastler, le président de Facts & Figures.

Le marché, lui, n’attend pas. Le cabinet de conseil identifie la famille des fonds obligataires à échéances comme un «point clé à surveiller comme le lait sur le feu». Ces produits permettent de «capter immédiatement à la fois la hausse des taux et les ‘spreads’ importants sur le ‘corporate’», précise le baromètre.

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