
Les assureurs portent leur effort à 3,2 milliards d’euros face à la crise

Après leur avoir demandé un effort supplémentaire, le gouvernement a reçu des assureurs de nouveaux engagements. La Fédération Française de l’Assurance (FFA) a chiffré ce mercredi à 3,2 milliards d’euros sa contribution globale pour faire face à la crise sanitaire et économique.
Un premier volet concerne l’investissement avec 1,5 milliard d’euros qui alimenteront en fonds propres les PME, ETI, en particulier le secteur de la santé. Soit au-delà du milliard d’eurospressenti il y a quelques jours pour ce projet. La profession apportera 20% du montant total aux fonds Nova, Novo et Novi déjà existants qui financent les PME en fonds propres et en dette. En outre, 40% iront vers une nouvelle gamme de fonds Nov avec un appel d’offres prévu prochainement. « Un nouveau cahier des charges est en cours d'élaboration. Nous pourrions élargir le cercle des gestionnaires d’actifs ainsi que celui des investisseurs institutionnels », a précisé Florence Lustman, présidente de la FFA lors d’une conférence de presse. Enfin, 40% seront consacrés à deux nouveaux fonds d’investissement pour la santé dans des entreprises de production de matériel médical, des start-up et dans des programmes publics d’infrastructures et de recherche..
La Caisse des Dépôts confirme à L’Agefi la répartition des investissements de la Place. Elle précise que le montant total des engagements atteint déjà 2 milliards d’euros. Selon elle, les assureurs apporteront en fait 1,7 milliard d’euros et les 300 millions restants viendront du Fonds de réserve pour les retraites et de la CDC elle-même. En fin de semaine dernière, cette dernière avait indiqué que sa contribution atteindrait 100 millions d’euros.
Les assureurs officialisent également le doublement de leur participation au fonds de solidarité pour les TPE et indépendants en portant leur contribution à 400 millions d’euros au lieu de 200 millions d’euros. « Nous sommes le seul secteur d’activité à participer au fonds de solidarité, mais nous arrivons au bout de ce nous pouvons faire collectivement, nous ne pouvons pas nous substituer à la solidarité et à l’Etat », commentait Florence Lustman devant les députés plus tôt dans la matinée, au cours d’une audition.
Ces fonds, non fléchés et qui sont à la disposition de l’Etat, doivent pouvoir répondre notamment aux pertes d’exploitation de certaines entreprises que les assureurs ne couvrent pas en cas de pandémie. A cet effort de solidarité, s’ajoutent des gestes commerciaux en faveur des assurés dont la prise en charge de sinistres qui n'étaient pas couverts dans les contrats ou le maintien des couvertures d’assurance malgré le non paiement ou le report des primes. Au total, toutes ces mesures d’aides, extra-contractuelles, représentent 1,75 milliard d’euros.
Plus d'articles du même thème
-
Thomas Rivron va devenir directeur des investissements d’AG2R La Mondiale
L’actuel directeur des investissements d’Abeille Assurances va succéder à Jean-Louis Charles pour piloter un portefeuille de 133 milliards d’euros. -
Rizlum, start-up spécialiste de l’IA agentique, accueille Guillaume Sarkozy
L'ancien grand patron devient vice-président et administrateur de cette entreprise innovante qui a développé un catalogue d’agents IA pour l’assurance. Son objectif : convaincre les acteurs traditionnels d’embrasser l’innovation pour le bénéfice des humains, clients et collaborateurs. -
Axa fête l’anniversaire de sa marque en abondant son plan d’actionnariat salarié
Les collaborateurs, mais aussi les agents généraux et les retraités sont éligibles et peuvent obtenir deux actions pour le prix d’une.
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
Contenu de nos partenaires
-
Fitch hésite à dégrader la note de la France, menacée de passer en catégorie inférieure
Paris - Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d’en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise. Fitch ouvre le bal des revues d’automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette «haute ou bonne»), avec, pour certaines comme Fitch, une «perspective négative». Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité «moyenne supérieure»), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d’autant les remboursements de cette dette. Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, une dégradation serait «logique». D’abord parce que la situation politique n’aide pas à mettre en œuvre «un plan crédible d’assainissement budgétaire», comme Fitch l’exigeait en mars. Mais aussi pour effacer «une incohérence» : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu’ils ont - à très peu d’exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024. Coup d’envoi Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l’espoir d’un budget 2026 présenté en temps et heure. Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi «plausible» que Fitch «attende davantage de visibilité politique» pour agir. D’autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n’ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que «la croissance résiste». L’Insee a même annoncé jeudi qu’en dépit du «manque de confiance» généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année. Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l’institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, «donne rarement le coup d’envoi» des dégradations. Mais il estime «très probable» que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre. Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l’an prochain, contre les 4,6% qu’espérait François Bayrou. Les économistes affirment cependant qu’une dégradation ne troublerait pas les marchés, «qui l’ont déjà intégrée», relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade. Syndrome La dette française s’y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l’espace d’une journée, mardi, le taux de la dette italienne. Les marchés donnent déjà à la France une «notation implicite» bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie. Il craint des taux qui resteraient «durablement très élevés», provoquant «un étranglement progressif», avec des intérêts à rembourser captant «une part significative de la dépense publique, alors qu’on a des besoins considérables sur d’autres postes». L'économiste décrit une France en proie au «syndrome du mauvais élève». «Lorsqu’on avait 20/20», explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu’a toujours l’Allemagne - «on faisait tout pour s’y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu’on est au-dessus de la moyenne, c’est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!», dit-il à l’AFP. Pour autant, même abaissée à A+, «la dette française resterait de très bonne qualité», relativise M. Camatte, préférant souligner «la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine». Odile DUPERRY © Agence France-Presse -
PATRIMOINE
Le sujet de l’impôt sur l’héritage à nouveau sur la table
L’étude « La Roue de la fortune » que vient de publier la Fondation Jean-Jaurès compile les données sur la manière dont les patrimoines se construisent et se transmettent en France en dénonçant les inégalités. Au moment où la France s’apprête à connaître la plus importante transmission de richesses de son histoire : plus de 9 000 milliards d’euros devraient changer de mains au cours des quinze prochaines années -
États-Unis : les salariés Sud-Coréens de Hyundai-LG arrêtés sont attendus dans leur pays
Séoul - Des centaines de Sud-Coréens qui avaient été arrêtés sur le chantier d’une usine de batteries par la police américaine de l’immigration sont attendus vendredi dans leur pays, après cet épisode qui selon Séoul risque d’entraver ses futurs investissements aux Etats-Unis. L’arrestation le 4 septembre de 475 personnes, essentiellement des Sud-Coréens, travaillant sur un projet du groupe Hyundai-LG dans l’Etat américain de Géorgie (est) a provoqué des tensions entre Washington et Séoul, de proches alliés aux relations commerciales étroites. Après plusieurs jours de tractations, un Boeing 747 de Korean Air a décollé jeudi matin d’Atlanta avec 316 Sud-Coréens et 14 salariés originaires d’autres pays à bord. Il doit atterrir dans l’après-midi à Séoul. «Tout s’est bien passé à Atlanta», a déclaré un représentant du ministère des Affaires étrangères à l’AFP, «l’avion est parti comme prévu avec le bon nombre de passagers». Le raid de la police de l’immigration (ICE) constituait l’opération la plus importante jamais réalisée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsion d’immigrés orchestrée par le président Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Les salariés arrêtés ne disposaient probablement pas d’un visa les autorisant à effectuer des travaux de construction, ont relevé des experts. Le président sud-coréen Lee Jae-myung s’est néanmoins dit «perplexe» jeudi sur ces arrestations. Il les a expliquées par des «différences culturelles», expliquant qu’en Corée du Sud, les infractions mineures semblables touchant des ressortissants américains ne sont pas considérées comme «un problème sérieux». Cette affaire pourrait avoir un «impact significatif sur les décisions d’investissement futures, en particulier lors de l'évaluation de la faisabilité d’opérations directes aux Etats-Unis», a-t-il prévenu. Main d’oeuvre qualifiée L’opération anti-immigration, au cours de laquelle les employés sud-coréens ont été enchaînés et menottés, a provoqué la stupéfaction dans la quatrième économie d’Asie. La Corée du Sud est un allié clé de Washington pour la sécurité dans le Pacifique qui a promis récemment d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis pour éviter des droits de douane américains très élevés sur ses exportations. La confédération KCTU réunissant les principaux syndicats sud-coréens a réclamé des excuses de Donald Trump, appelant Séoul à suspendre son plan d’investissements aux Etats-Unis. Le président américain avait finalement renoncé à expulser ces professionnels mais Séoul a décidé de les rapatrier car ils sont «en état de choc», a précisé le chef de la diplomatie Cho Hyun. Ce dernier s’est rendu spécialement à Washington cette semaine pour négocier une sortie de crise, Séoul veillant en particulier à ce que les travailleurs ne subissent aucune répercussion s’ils souhaitaient retourner aux États-Unis. Ces arrestations mettent en évidence les contradictions de l’administration Trump, qui «fait venir des usines de production à grande échelle tout en négligeant de former les travailleurs locaux», estime Kim Dae-jong, professeur de commerce à l’université de Sejong. Le président sud-coréen a expliqué que, pour les entreprises de son pays, les techniciens qualifiés étaient «essentiels» lors de l’installation des infrastructures, des équipements et des usines. «La main-d’oeuvre nécessaire n’existe tout simplement pas localement aux Etats-Unis,» a-t-il souligné. Selon des sources industrielles interrogées par l’AFP, il est courant de contourner les règles en matière de visas afin de faire venir cette main-d'œuvre et éviter les retards dans les projets. La construction de l’usine ciblée par le raid est, elle, désormais retardée de quelques mois, a indiqué Jose Munoz, le PDG de Hyundai. «Nous devons chercher des personnes pour reprendre ces postes. Pour la plupart, elles ne sont pas aux Etats-Unis», a-t-il justifié. L’entreprise LG Energy Solution, dont 47 employés ont été arrêtés aux côtés de 250 personnes travaillant pour un sous-traitant, a de son côté promis d’apporter son soutien aux employés rapatriés, dans un dans un communiqué à l’AFP. Claire LEE © Agence France-Presse