Les assureurs européens s’attaquent aux calibrages de Solvabilité 2

Réunis à la FFSA, ils appellent Bruxelles à lever les obstacles pesant sur les investissements en infrastructures et en actions, pour relancer l'économie.
Antoine Landrot
Lors de la 6e conférence organisée par la FFSA, le secteur de l’assurance en Europe a fait le point sur l’avancement de Solvabilité 2.
Lors de la 6e conférence organisée par la FFSA, le secteur de l’assurance en Europe a fait le point sur l’avancement de Solvabilité 2.  - 

Le secteur de l’assurance en Europe a fait le point hier sur l’état d’avancement de Solvabilité 2 à l’occasion de la sixième conférence annuelle organisée par la Fédération française des sociétés d’assurances. Les protagonistes ont souligné les points restant à travailler d’ici à l’entrée en vigueur des nouvelles normes, le 1er janvier 2016.

Les discussions ont beaucoup porté sur le calibrage des actifs en termes de fonds propres et sur son articulation avec l’investissement à long terme des assureurs dans l’économie. «Nous pouvons jouer un rôle dans l’investissement à long terme, en particulier dans les infrastructures et les actifs illiquides, a insisté Sergio Balbinot, président de Insurance Europe, la fédération qui regroupe les associations nationales d’assureurs et de réassureurs. L’Europe est confrontée à des problèmes de croissance et de chômage alors que les assureurs gèrent 8.500 milliards d’euros d’actifs. Investir ne serait-ce qu’un pourcent de ce montant couvrirait près d’un tiers des besoins du plan d’investissement de la Commission européenne. Le régulateur doit lever les barrières réglementaires, notamment en terme de calibrage. La question peut être résolue, il faut en discuter dès aujourd’hui».

Les professionnels soulignent en effet la disproportion de traitement en termes de charge en capital entre les classes d’actif comme les actions ou les infrastructures et la dette souveraine, dont le traitement est jugé «totalement politisé», y compris par le chef adjoint de l’unité assurances et pensions de la Commission européenne, Steve Ryan, présent hier.

En outre, les assureurs contestent l’amalgame fait avec le secteur bancaire par rapport au traitement d’actifs peu liquides, souvent non cotés (infrastructures, capital-investissement). Ils ont rappelé que «charger» un actif au motif qu’il est illiquide n’a pas de sens étant donné que les engagements de passif des assureurs sont à très long terme.

Le représentant de Bruxelles a souhaité dédramatiser. «L’accent mis sur le calibrage est hors de proportion dans le débat sur l’investissement à long terme. La Commission a déjà fait des efforts dans l’acte délégué pour les titrisations des actifs de haute qualité par exemple. Elle est prête à revoir certaines choses, notamment les infrastructures, mais il faut laisser le temps aux études de porter leurs fruits», s’est défendu Steve Ryan, renvoyant notamment au Livre vert que publiera la Commission «très probablement» début 2015.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...