Le retour à la normale du secteur bancaire slovène est engagé

L’Etat a vendu le deuxième prêteur du pays, nationalisé en 2013, au fonds Apollo pour un prix faible. La Berd investit comme actionnaire minoritaire
Antoine Landrot

Ayant échappé de peu au sauvetage par les institutions internationales en 2013, la Slovénie vient de franchir une étape dans sa normalisation. Slovenski Drzavni Holding, l’agence publique qui gère les participations de l’Etat, a annoncé la semaine dernière la vente de Nova Kreditna Banka Maribor (Nova KBM) au fonds d’investissement Apollo et à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) pour 250 millions d’euros. Ce montant représente seulement 41% de la valeur comptable de la deuxième banque slovène (11,5% du marché).

Au terme d’un processus d’appel d’offres, le fonds s’adjuge 80% du capital, la Berd 20%. La presse locale avait fait état de cette information dès le mois de mars, mais les autorités avaient répondu que la vente n’était pas confirmée.

«Apollo s’associe avec la Berd en raison de l’expertise de cette dernière dans la région [et] de sa réputation établie de longue date en faveur de la stabilité financière», indique l’agence slovène dans un communiqué. Une manière de limiter les risques pour le fonds américain dans une région incertaine. La banque, qui compte 1.700 salariés, affichait 3,6 milliards d’euros d’actifs fin 2014 (-8% par rapport à 2013) dont 2,47 milliards d’euros de dépôts (+5%), pour un résultat net de 36 millions (contre une perte de 656 millions) et un produit net bancaire de 94 millions (+9%).

La Slovénie avance dans son plan de cession des participations publiques. En mars, le président du SDH Matej Pirc avait indiqué que la cession des 15 sociétés détenues dans le portefeuille du holding devrait être achevée d’ici à la fin de l’année, avec l’espoir de récolter environ un milliard d’euros.

«L’accord relatif à la vente de Nova KBM est une petite indication que le secteur bancaire slovène en difficulté retrouve progressivement sa stabilité. Mais la faiblesse du prix de vente souligne la fragilité de la banque, aggravé par son niveau de créances douteuses, dont certaines pourraient encore nécessiter de nouvelles provisions», nuance l’agence de notation Fitch. Nova KBM affichait un ratio de créances douteuses de 42% au 31 mars dernier, en hausse d’un point par rapport au 31 décembre 2014.

Elle est la première des trois banques slovènes nationalisées en décembre 2013 à être privatisée. L’Etat doit encore céder Abanka Vipa et il s’est engagé auprès de Bruxelles à vendre 75% du capital de Nova Ljubljanska Banka, la première banque du pays.

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