Le PDG de JPMorgan s’attaque aux régulateurs

Jamie Damon se plaint de la complexité provoquée par l’inflation du nombre de régulateurs. Il juge que le modèle actuel de la banque fonctionne bien.
Laure BERGALA

Considérant sans doute que la meilleure défense est l’attaque, malgré la publication mi-décembre d’un code de bonne conduite frisant le mea culpa, le PDG de JPMorgan, Jamie Damon, s’est livré à un réquisitoire contre les régulateurs hier à l’occasion de l’annonce des résultats 2014. «Les banques sont attaquées», a t-il proclamé à la presse. «Dans le bon vieux temps, vous traitiez avec un régulateur quand il y avait un problème, peut-être deux. Maintenant, c’est cinq ou six. Cela rend les choses très difficiles et très compliquées. Tout le monde devrait se demander en quoi cela est américain. Et en quoi cela est juste. Et combien c’est complexe pour les entreprises», a expliqué Jamie Damon avec une emphase toute américaine.

JPMorgan a pourtant bouclé plusieurs dossiers en suspens en concluant des accords à l’amiable pour un montant global de plus de 20 milliards de dollars en 2014. Et la supervision bancaire de JPMorgan est plutôt pointée du doigt comme défaillante dans un rapport qui vient de souligner le manque de coopérations des différents régulateurs dans l’affaire de la «Baleine de Londres».

«Les régulateurs veulent clairement encore plus de fonds propres. Nous répondrons à ces demandes. Mais ces mesures ne sont pas une question de risque, elles sont une question de taille», considère Jamie Damon. Alors que certains évoquent une nécessaire scission des activités, le patron de la première banque américaine par ses actifs a également déclaré aux analystes mercredi que le business model « fonctionne» avec sa taille actuelle. Il a considéré que la séparation des activités des banques serait «extraordinairement complexe» à mettre en place.

Sans surprise, les résultats trimestriels de JPMorgan sont pénalisés par la montée des litiges et la baisse des revenus des activités de taux fixes. Le bénéfice net de la première banque américaine a baissé de 6,6 % au quatrième trimestre 2014. Il ressort à 4,93 milliards de dollars, contre 5,28 milliards il y a un an. Alors que le consensus attendait 5,3 milliards de dollars de bénéfice net, ce résultat intègre 990 millions de dollars de charges pour litige après impôts. Le revenu des activités de taux a chuté de 23% sur un an, à 2,5 milliards.

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