
Le marché des comparateurs d’assurance espère décoller avec la loi Hamon

Encore peu développé, le marché des comparateurs d’assurance en ligne cherche des raisons d’espérer dans la loi consommation. Entrée en vigueur au 1er janvier 2015, la possibilité pour les assurés de résilier leur contrat à tout moment au-delà de la première année pourrait favoriser résiliations et affaires nouvelles. 8% de ces dernières sont aujourd’hui souscrites via un comparateur en France, contre 12 % en Espagne et 70 % au Royaume-Uni, selon lelynx.fr.
«La loi Hamon fluidifie le marché. La comparaison en assurance automobile, 5 millions de devis par an aujourd’hui, devrait être multipliée par trois d’ici 2020», estime Diane Larramendy, directrice général du site lelynx.fr, qui revendique 40% de parts de marché des comparateurs en assurance auto. Ce comparateur lancé en France il y a 5 ans par le groupe britannique Admiral, coté à Londres, serait à l’équilibre depuis 2013. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Hamon, le site constate pour le premier trimestre une hausse de 15% sur un an des devis d’assurance auto. Le taux de transformation du marché des comparateurs plafonne toutefois globalement à 5%.
Pionnier du secteur lancé en 2000 en France et rentable, Assurland (Covea), qui revendique toutes assurances confondues 6 millions de simulations par an sur son site, croit moins au grand soir qu’à une accélération marginale de la croissance avec la loi Hamon. «Les Français restent attachés aux assureurs affinitaires de gros professionnels et aux grands assureurs à réseaux» et sont peu enclins à changer d’assurance pour le seul prix, analyse Stanislas di Vittorio, directeur général d’Assurland.
Lesfurets.com, filiale du britannique BGL Group lancée en 2012 qui réalise 2,5 millions de devis par an, n’attend pas un accroissement majeur de son activité avec la loi Hamon, dont les effets ne se feront de toute façon pas sentir pleinement avant fin 2015, mais estime que ce texte changera peu à peu la donne du secteur.
Lelynx.fr et Comparadise (BlackFin Capital Partners) ont lancé le 5 mars le Groupement des comparateurs d’assurances (GCA) qui devait rencontrer mardi le Gema, le groupement des mutuelles d’assurance. Il déplore une approche trop centrée sur le prix de ces acteurs. Ces comparateurs veulent se saisir des évolutions demandées à leurs sites pour les rendre plus visibles.
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