
Le Libor devrait être plus fiable à partir de 2017

Le Libor est censé être moins sujet à la manipulation à partir de 2017. L’administrateur de l’indice interbancaire présente aujourd’hui la marche à suivre avant l’adoption d’une nouvelle définition et méthode de calcul de ce taux essentiel aux marchés. Le Libor, qui sert de référence à quelque 350.000 milliards de dollars de contrats financiers, a vu sa réputation écornée par la révélation en 2012 d’opérations de manipulation. Alors que l’indice est aujourd’hui calculé à partir des estimations d’un panel de banques (de 11 à 18, suivant les devises), le Conseil de stabilité financière a recommandé en 2014 de développer des indices basés sur des transactions réelles.
L’administrateur du Libor, qui est depuis 2014 une filiale de l’opérateur boursier ICE baptisée IBA (ICE Benchmark Administration) a suivi ces recommandations. Pour calculer le Libor, IBA compte désormais s’appuyer sur les opérations de financement des banques auprès de consœurs mais aussi auprès d’autres contreparties, telles que des banques centrales, des fonds souverains, des fonds monétaires, des assureurs ou encore des entreprises non financières. Cette base large doit permettre de refléter la baisse des transactions interbancaires non sécurisées comme source de financement des banques.
Une publication quotidienne
IBA propose de revoir la définition du Libor pour refléter ces changements. Pour s’assurer que l’indice soit publié tous les jours, quelles que soient les conditions de marché, l’administrateur prévoit aussi des solutions de secours: un calcul sur la base de transactions passées ou, en dernier recours, à partir d’estimations des banques.
IBA est en train d’élaborer un algorithme qui doit lui permettre de calculer directement le Libor à partir des données brutes envoyées par les banques. Les résultats de tests devraient être connus à la fin du deuxième trimestre de cette année. Si tout se passe bien, la transition vers le nouvel indice basé sur des transactions réelles sera achevée en 2017. « La baisse du profil de risque du Libor devrait ouvrir la voie à une plus grande participation à celui-ci », espère IBA qui juge que l’indice en sera rendu « encore plus solide ».
Le cousin européen du Libor, l’Euribor, a aussi entamé sa mue. Son administrateur a proposé de passer vers un indice basé sur les transactions réelles en juillet sous réserve de l’approbation par des professionnels.
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