
Le gouvernement britannique a commencé à vendre ses actions RBS
Le processus est désormais lancé. Alors que le ministre britannique des Finances George Osborne avait indiqué voici moins d’un mois qu’il souhaitait débuter le plus vite possible le désengagement de l’Etat de RBS, le Royaume-Uni a annoncé hier après la clôture de la Bourse avoir entamé la cession de 5,2% du capital de la banque pour un montant de 2 milliards de livres (2,8 milliards d’euros), ramenant ainsi sa participation à 73,2%.
Ceci représente une étape importante pour RBS, sauvée de la faillite en 2008 grâce à une injection de capitaux publics record de 45,8 milliards de livres. En présentant la semaine dernière un bénéfice inattendu pour RBS au deuxième trimestre, le président du conseil d’administration Philip Hampton avait souligné qu’un désengagement de l’Etat «sera une bonne chose pour la banque» car son actionnaire majoritaire était «un investisseur réticent».
UK Financial Investments (UKFI), l’organisme qui détient les parts de l’Etat, a annoncé qu’il allait placer «environ 600 millions d’actions RBS auprès d’investisseurs institutionnels» via une procédure accélérée. L’opération, menée par Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley et UBS, devrait être bouclée avant l’ouverture du marché aujourd’hui. Selon l’un des teneurs de livres, les titres ont été vendus au prix unitaire de 330 pence, ce qui représente une décote de 2,3% par rapport au cours de clôture de lundi de 337,6 pence.
Londres accusera une perte sur ce premier lot de titres mis en vente, puisque le gouvernment les avait achetés au prix moyen de 502 pence. Leur valeur comptable s’élève à 455 pence pour UKFI, après prise en compte de la commission reçue par l’organisme pour porter cet investissement. Si l’on retient ce dernier prix, la vente de la totalité de sa participation dans RBS se traduirait pour l’Etat par une moins-value de 11 milliards de livres et de 15 milliards sur la base du prix d’achat moyen.
Après avoir rebondi de plus de 95% entre 2012 et 2014, le titre RBS a chuté de 14,5% depuis le 1er janvier dernier. George Osborne mise cependant sur une remontée du cours de Bourse permettant à l’Etat de vendre au moins 75% de ses parts d’ici à 2020, ce qui permettrait à ce dernier d’afficher une plus-value de cession comme dans le cas de Lloyds. Il a d’ailleurs indiqué hier que sa participation dans cette banque, qui avait bénéficié d’un soutien public de 20,5 milliards de livres, était désormais inférieure à 14%, contre un maximum de 43% au sommet de la crise financière.
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