La taxation des banques s’invite dans la campagne électorale outre-Manche

Le secrétaire au Trésor a proposé une contribution supplémentaire de 8% pour résorber un déficit public qui a encore atteint 5% l’an dernier.
Julien Beauvieux

Les banques françaises ne sont pas les seules à voir leur contribution au budget de l’Etat augmenter. Membre du parti libéral-démocrate et secrétaire au Trésor de l’actuel gouvernement de coalition britannique, Danny Alexander a ainsi proposé ce dimanche d’introduire une taxe supplémentaire de 8% assise sur les bénéfices des banques. La mesure, qui compensera certains des allègements d’impôts sur les sociétés mis en place depuis 2010, pourrait ainsi rapporter 1 milliard de livres par an à Londres.

«Les dysfonctionnements du système bancaire ont été un facteur majeur de la grande crise de 2008», a rappelé Danny Alexander dans un communiqué. «Le secteur bancaire a désormais recouvré sa santé et sa profitabilité», a-t-il poursuivi, en référence notamment au retour aux bénéfices récent de Lloyds Banking Group, sauvé par l’Etat en 2008. «Il est temps de demander au secteur de contribuer un peu plus pour nous aider à équilibrer les comptes de la nation», a conclu Danny Alexander.

La proposition du secrétaire au Trésor intervient dans un contexte éminemment politique. Alors que les élections législatives du 7 mai se profilent et s’annoncent très serrées, le parti libéral-démocrate entend marquer sa différence avec le parti conservateur, en prônant davantage de hausses d’impôts pour parvenir à réduire un déficit structurel persistant. Si la mesure n’est pas retenue par le chancelier de l’Echiquier, George Osborne, dans le budget britannique qui sera présenté le mois prochain, Danny Alexander a précisé qu’elle ferait partie du programme de campagne de son parti.

A l’instar de la Fédération bancaire française, qui avait milité sans succès pour obtenir la déductibilité de la taxe de risque systémique et de la contribution au fonds de résolution européen, son homologue d’outre-Manche a déploré cette nouvelle ponction fiscale, jugeant que «les banques britanniques paient déjà beaucoup plus d’impôts qu’aucune autre industrie».

Début décembre, George Osborne avait déjà annoncé des prélèvements supplémentaires auprès des banques, après avoir reconnu que le déficit atteindrait encore 5% du PIB sur l’exercice 2014-2015. Le gouvernement avait alors choisi de réduire de moitié, à compter du 1er janvier 2015, le montant des pertes passées que les banques peuvent reporter pour réduire leurs impôts, ce qui devrait rapporter 4 milliards de livres au gouvernement sur les cinq prochaines années.

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