
La Société Générale prêche dans le désert
Les efforts de la Société Générale pour rassurer les marchés semblent vains. La banque a détaillé lundi sa situation financière et annoncé une accélération de son programme de cessions d’actifs et de réduction des coûts. Elle a précisé que son exposition totale à la dette des pays de la zone euro en difficulté s’établit à 4,3 milliards d’euros au 9 septembre.
Le PDG du groupe, Frédéric Oudéa, minimise le sujet, notamment pour la Grèce. «Nous n’avons que 900 millions de dette grecque qui est décotée à 35%. Si par exemple nous devions aller jusqu’à 50%, l’impact sur le P&L du groupe peut-être évalué entre 100 et 150 millions d’euros après impôts. C’est une quantité négligeable.»
La banque, qui cherche à réduire de 5% sa base de coût en banque de financement et d’investissement (BFI), réduira ses activités les plus affectées par les nouvelles réglementations ou gourmandes en dollars, comme le financement d’avions, le shipping et l’immobilier commercial. Elle compte également céder des activités de gestion d’actifs (on pense aux 25% dans Amundi), de services aux investisseurs et de services financiers. Le groupe espère ainsi dégager 4 milliards d’euros de capital d’ici à 2013. La Société Générale a par ailleurs indiqué que 2.000 postes seraient supprimés en Russie et que d’autres coupes interviendraient en Roumanie, Pologne et Egypte.
«Ces annonces ne sont pas bouleversantes. Concernant les cessions d’actifs, c’est du réchauffé. Et vu l’état actuel du marché, cela ne semble pas réaliste», commente un analyste souhaitant rester anonyme.
Quant à sa solvabilité, le groupe rappelle que son financement de long terme pour 2011 est achevé. «Les besoins en 2012 seront réduits par la poursuite de la réduction de la taille du bilan», prévient le PDG. Il estime la situation confortable vis-à-vis des liquidités à court terme en dollars. «Nous avons su réduire nos besoins en dollars et parfaitement géré la réduction des besoins de financement de court terme.» Ce besoin de court terme est passé de 72 à 60 milliards en deux mois et la banque dispose d’un excédent de 34 milliards auprès de la Fed à fin août.
Frédéric Oudéa réfute par ailleurs toute discussion en cours avec l’Etat en vue d’une recapitalisation de la Société Générale. Malgré ces annonces, le titre Société Générale a clôturé en repli de 10,75% à 15,57 euros lundi portant sa chute à 61,29% depuis le début de l’année.
Plus d'articles Banque & Assurance
-
Les assureurs européens cotés sont peu exposés à Credit Suisse
Le secteur de l’assurance reste notamment éloigné du marché de la dette AT1 qui subit un net ajustement dans le cadre du rachat du groupe bancaire suisse. -
L’affaire Credit Suisse fragilise la sécurité du droit helvétique
En permettant par une simple ordonnance de déroger à la loi fédérale sur la fusion, les autorités suisses envoient un signal négatif aux investisseurs. -
Infranity lève 370 millions d’euros pour un fonds de dette infrastructure
Le fonds investira dans de la dette senior investment grade dont les prix ont été revus en hausse ces derniers mois.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
A lire sur ...
A lire sur ...
-
Bras de fer
Automobile: les libéraux allemands font le forcing sur les carburants synthétiques
Le ministre des Transports menace de ne pas voter à Bruxelles l'interdiction du moteur thermique à partir de 2035 -
Tournant
Royaume-Uni: l'accord sur le protocole nord-irlandais marque-t-il la fin de la politique partisane sur le Brexit?
Les compromis consentis par l’Union européenne et le soutien de principe du Labour mettent les « Brexiter » dos au mur -
Edifiant
Politique du logement: 38 milliards pour quels résultats?
Les pouvoirs publics consacrent un budget bien supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne pour aider les Français à mieux se loger. Sans atteindre les effets attendus