La Société Générale choisit la transparence sur la Russie

La banque a publié le détail de son exposition à ce pays et expliqué que les conséquences d’un éventuel abandon de sa filiale russe restaient limitées.
Franck Joselin

L’initiative pourrait servir d’exemple. La Société Générale s’est livrée jeudi matin à un exercice de transparence rare dans le monde financier en publiant le détail de toutes ses expositions à la Russie. Si cette initiative peut s’expliquer par la plus forte implication du groupe dans ce pays par rapport à ses pairs français, elle a tout de même le mérite de clarifier les conséquences que pourrait avoir un abandon pur et simple de ses activités russes.

La Société Générale explique, dans ce communiqué, que l’impact en capital de ce scénario extrême serait de 50 points de base sur son ratio de fonds propres durs CET1. Celui-ci passerait donc de 13,7% à 13,2% et resterait ainsi bien au-dessus de ses exigences réglementaires qui sont de de 9%. La banque précise qu’elle a pris pour base, dans ce calcul, un actif net comptable de sa filiale russe Rosbank de 2,1 milliards d’euros au 31 décembre 2021, une dette subordonnée de 0,5 milliard d’euros, et a tenu compte de l’annulation des actifs pondérés associés. Elle assure aussi que «ce scénario ne remettrait pas en cause le versement du dividende au titre de l’exercice 2021».

Exposition à l’Ukraine quasi nulle

Coté revenus, la Société Générale a confirmé que ses activités localisées en Russie représentaient 2,8% du produit net bancaire du groupe en 2021 et 2,7% de son résultat net. Ces revenus proviennent, pour l’essentiel, de Rosbank, dont les expositions «sont largement libellées en devise locale, à hauteur de 99,7% sur les particuliers et de 68% sur les entreprises».

Dans le même document, la banque précise qu’elle ne présente en Ukraine qu’une exposition « mineure » de moins de 80 millions d’euros au 31 décembre 2021, principalement au travers de sa filiale ALD de financement et de gestion de parcs automobiles, dont l’activité est concentrée sur une clientèle d’entreprises internationales.

La diffusion de ce communiqué n’a pas empêché le titre Société Générale de perdre 0,75% lors de la séance de jeudi. Une évolution toutefois en ligne avec celle de l’indice des banques européennes, en repli de 1%. Si l’effort de transparence n’a pas été récompensé outre mesure en Bourse, il a certainement contribué à faire remonter le niveau de confiance que les actionnaires pouvaient porter à la société.

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