
La Société Générale abaisse ses prévisions pour 2020 et lance un plan d'économies
Emboîtant le pas à sa concurrente BNP Paribas, la Société Générale a révisé en baisse jeudi ses prévisions de revenus et de rentabilité à moyen terme et annoncé de nouvelles mesures d'économies après un quatrième trimestre difficile pour sa division de banque d’investissement et de financement. Le cours de l’action, qui avait ouvert en nette hausse, s’est retourné à la baisse dans la matinée.
La banque a également décidé d'écarter le dirigeant de son pôle marchés, Frank Drouet, bien qu’elle ait mieux résisté aux turbulences financières de la fin 2018 que d’autres établissements français comme BNP Paribas. Il sera remplacé par Jean-François Grégoire, actuellement en charge des risques de marché après avoir dirigé le pôle de trading mondial du groupe.
La Société Générale a renoncé à son objectif de croissance de plus de 3% par an en moyenne de ses revenus sur la période 2016-2020, indiquant que la perspective de taux d’intérêt durablement plus faibles dans la zone euro pèserait à hauteur de 500 millions d’euros sur les revenus anticipés en 2020.
Retour sur fonds propres abaissé
En termes de rentabilité, le groupe vise désormais un retour sur fonds propres ROTE (return on tangible equity) compris entre 9 et 10% à l’horizon 2020, contre 9,7% en 2018 et une cible initiale de 11,5% fixée dans son plan stratégique.
Cette révision intègre les nouvelles hypothèses de taux d’intérêt, qui limiteront les marges bénéficiaires des banques sur les crédits accordés, le retard pris dans le développement du pôle marchés, ainsi que les mesures adoptées en France par le gouvernement pour plafonner les frais bancaires des clients dits vulnérables.
L’objectif fixé en matière de solvabilité reste en revanche inchangé, avec un ratio de fonds propres CET1 attendu à 12% en 2020, voire légèrement au-dessus. Cet indicateur s'établissait à 11,2% fin 2018 en intégrant l’option de dividende en actions qui doit être validé lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires.
Accélération des cessions d’actifs
Dans ce contexte moins favorable qu’attendu, le groupe prévoit de restructurer sa banque d’affaires et de grande clientèle, dont les coûts seront réduits de 500 millions d’euros par rapport à 2016, alors qu’une stabilité des coûts, à 7,3 milliards d’euros, était envisagée jusqu'à présent. La réduction du bilan des activités de marché passera également par une accélération des cessions, qui devraient se traduire par un gain de 80 à 90 points de base sur le ratio CET1 en 2020, au lieu de l’objectif initial de 50-60 points de base. Au total, les encours pondérés seront réduits de 8 milliards d’euros d’ici à 2020.
La banque n’a pas précisé à ce stade quelles étaient les cessions envisagées, ni si ces restructurations se traduiraient par des réductions d’effectifs, ce type de mesures nécessitant au préalable l’information des représentants du personnel.
La Société Générale a par ailleurs publié des résultats sans surprise après l’avertissement lancé en janvier en réaction aux pressions subies sur les marchés financiers fin 2018, alors que de nombreux investisseurs réduisaient leur activité face à la forte volatilité et au repli des marchés d’actions. Le résultat net du groupe ressort à 624 millions d’euros au quatrième trimestre, en forte hausse après des charges exceptionnelles un an plus tôt et contre 591 millions d’euros attendus par le consensus FactSet.
Le produit net bancaire (PNB) hors éléments exceptionnels et changements comptables, l'équivalent du chiffre d’affaires, s’inscrit en baisse de 4,8% sur le trimestre, à 5,93 milliards d’euros, conformément au consensus.
Sur l’ensemble de l’année 2018, le résultat net a progressé de 38% à 3,86 milliards d’euros et le PNB hors exceptionnels a augmenté de 0,6% à 25,21 milliards d’euros. A 21 points de base, le coût du risque reste faible et se situe dans le bas de la fourchette d’estimations (20 à 25 points de base), mais cette mesure des mauvaises créances devrait connaître une légère progression cette année, entre 25 et 30 points de base, a indiqué SG.
Plus d'articles du même thème
-
Namirial veut acquérir Signaturit pour fonder un acteur européen de la sécurité numérique
A l'heure où l’Europe cherche à construire ses propres champions dans les services de confiance et la sécurité des transactions, cette opération donnera naissance à un groupe solide avec une offre multibriques. -
Le régulateur espagnol donne son feu vert à l’OPA de BBVA sur Sabadell
La période d’acceptation de l’offre s’ouvre lundi 8 septembre pour un mois. Les synergies de coûts ont été revues à la hausse, à 900 millions d’euros, mais reportées d’un an. -
Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
La néobanque a annoncé la nomination de Frédéric Oudéa à la présidence de son activité en Europe occidentale. Il rejoint une ancienne administratrice de la Société Générale, Béatrice Cossa-Dumurgier, qui a récemment été nommée directrice générale de l'entité.
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
Contenu de nos partenaires
-
Dernière séance
Après-Bayrou : Emmanuel Macron face au risque d'impasse
Pour remplacer François Bayrou, le chef de l'Etat cherche un profil susceptible d'éviter une motion de censure, un cas de figure qui ne lui laisserait pas d'autre choix que de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale -
Edito
La chimère du « socle commun »
Un an plus tard, deux Premiers ministres au tapis – Barnier en décembre et sans doute Bayrou ce lundi – retour à la case départ avec toujours la même impossible équation à résoudre -
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen menace déjà le futur Premier ministre
Lors de sa rentrée politique, dimanche, la patronne du RN a durci son discours et énoncé ses conditions, portée par sa base dégagiste