
La reprise néerlandaise fait plonger les créances douteuses chez Rabobank
Si Rabobank ne constate pas encore de regain de dynamisme dans la demande de prêt, la reprise se fait déjà sentir dans ses comptes. La banque néerlandaise a ainsi enregistré une hausse de 41% de son bénéfice au premier semestre 2015, à 1,52 milliard d’euros, alors même que son produit net bancaire a baissé de 1%, à 6,3 milliards. Derrière cette nette amélioration se cache la très forte décrue des charges pour créances douteuses, qui ont chuté de 70%, à 356 millions d’euros.
«L’économie néerlandaise continue à croître de façon régulière et nos clients le sentent», a souligné Wiebe Draijer, le président exécutif de Rabobank. «La consommation privée repart, grâce à un revenu disponible plus élevé et au retour de la confiance», a-t-il ajouté, tout en regrettant que l’absence d’accélération de l’investissement ait conduit à une baisse de l’activité de prêt. Le portefeuille de prêt néerlandais a ainsi reflué de 1%, notamment en raison de remboursements anticipés de crédits hypothécaires.
La division spécialisée dans la banque de gros et la banque de détail internationale a en revanche connu une évolution inverse, avec une hausse de 95 millions d’euros de ses charges pour créances douteuses, ce qui a fait baisser le résultat net de 20%. Cette évolution ne tient en outre pas compte d’une charge de dépréciation de 600 millions d’euros liée à sa filiale RNA, suspectée de blanchiment d’argent par le ministère de la Justice américain.
Outre l’amélioration de la conjoncture néerlandaise, qui s’est traduite par un deuxième trimestre consécutif de croissance supérieure à 2% sur un an, Rabobank a également bénéficié d’une base de comparaison favorable. Au premier semestre 2014, la banque avait ainsi contribué à hauteur de 214 millions d’euros au sauvetage par l'État de la quatrième banque du pays, SNS Reaal, qui avait été nationalisée début 2013.
A l’instar d’autres acteurs du secteur, confrontés à un contexte de taux bas et au durcissement de la réglementation bancaire, Rabobank a souligné qu’il est «vital de continuer à réduire nos coûts». Les dépenses opérationnelles du groupe ont ainsi encore diminué de 3%, tandis que 1.000 équivalents temps plein (ETP) ont été supprimés dans le réseau néerlandais sur le semestre. La banque, qui compte pour l’heure plus de 46.000 ETP au niveau mondial, s’est engagée à les réduire de 10.000 d’ici la fin 2016.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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