
La remontée printanière des taux d’intérêt a donné de l’air à Dexia
Après un début d’année difficile, l’horizon s’est quelque peu éclairci pour Dexia. Entrée dans un processus de résolution ordonnée, la banque contrôlée à 94% par les Etats belge et français a en effet vu son bilan repartir à la baisse au deuxième trimestre. Ce dernier, qui était monté de 21 milliards d’euros en début d’année, à 268 milliards, est finalement revenu à 241 milliards trois mois plus tard, sous le coup de la remontée des taux d’intérêts intervenue au printemps.
Ces fortes variations traduisent notamment l’évolution du montant de «cash collateral», parqué à l’actif et versé par le groupe à ses contreparties en garantie de contrats d’échange de taux d’intérêt ou de devises. Alors qu’il avait grimpé de 9,8 milliards d’euros l’an dernier, à 31 milliards, le «cash collateral» a poursuivi son ascension à 36 milliards à fin mars, pour finalement dégonfler de 1,6 milliard sur le semestre.
Ces appels de marge sont coûteux pour Dexia, car ils augmentent artificiellement son besoin de financement. Dans son rapport annuel, la banque avait ainsi évalué à 170 millions d’euros sur la période 2014-2022 le surcoût lié au financement d’un besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidité supplémentaire, si d’aventure il avait à être financé via des liquidités d’urgence offertes par la banque centrale (ELA).
Pour l’heure, cette hypothèse n’est pas de mise, puisque le groupe a réalisé un semestre particulièrement dynamique sur le front de la gestion de sa dette en levant 10,3 milliards d’euros sur les marchés, ainsi que 3,8 milliards via des placements privés. Dexia a aussi augmenté de 1,7 milliard d’euros ses financements sécurisés avec des actifs non éligibles au refinancement des banques centrales.
Malgré la hausse du «cash collateral» sur un an, cette gestion ainsi que la réduction du portefeuille d’actifs, en baisse au premier semestre de 6,4 milliards d’euros, à environ 164 milliards, ont permis une baisse de 16% du coût de financement, à 296 millions. Alors que Dexia prévoit un retour à l'équilibre en 2020, quand son portefeuille aura fondu à 91 milliards d’euros, sa perte nette récurrente a diminué de 40 millions, à 292 millions. Le coût du risque a été grevé par une provision de 197 millions d’euros, lié au moratoire sur la dette de la «bad bank» autrichienne Heta.
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