
La remontada boursière de BNP Paribas offre une porte de sortie à l’Etat belge

Petit à petit, l’Etat belge solde l’héritage de la grande crise financière de 2008. Son bras armé, la Société fédérale de participations et d’investissement (SFPI), a engrangé près de 2,2 milliards d’euros en cédant l’équivalent de 2,7% du capital de BNP Paribas au travers d’un placement accéléré. Avec désormais 5,1% du capital, la Belgique n’est plus, pour la première fois depuis quatorze ans, le premier actionnaire de la banque française. Les différents fonds d’Amundi et BlackRock détiennent en cumul des parts supérieures pour le compte de leurs clients.
Cette cession de titres, réalisée au prix de 64,96 euros, témoigne de l’opportunisme de l’Etat belge. Le gouvernement profite de la remontada boursière de l’action BNP Paribas, qui a repris 47% depuis fin septembre sur fond de remontée des taux d’intérêt. Le titre, qui valait 66,1 euros mardi avant l’annonce du placement et a logiquement reculé de 4,2% mercredi à 63,4 euros, tutoie des sommets.
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Fenêtre de tir
L’occasion est belle pour la Belgique de s’alléger, car ses fenêtres de tir ne sont pas si fréquentes. Le pays est entré au tour de table de BNP Paribas à un prix relativement élevé lors de la crise financière. Il avait hérité en mai 2009 de 11,6% du capital de la banque française en lui apportant ses parts dans Fortis, nationalisée quelques mois plus tôt pour éviter la faillite. La valeur de cette participation était alors fixée à près de 7,2 milliards d’euros pour quelque 121 millions d’actions ordinaires. Soit un prix de revient de l’ordre de 59 euros par action.
Or, les conséquences de la crise financière, puis la crise de la zone euro et enfin la politique de taux négatifs des banques centrales, ont durablement déprimé les valeurs bancaires en Bourse. Ces dix dernières années, le cours de l’action BNP Paribas ne s’est vraiment installé que deux fois au-dessus de la barre des 60 euros : quelques semaines début 2022, avant que l’invasion en Ukraine ne fasse dévisser les marchés, et plus durablement entre mars 2017 et mai 2018. A l’époque, en mai 2017, la Belgique en avait déjà profité pour céder 2,5% du capital de la banque à un prix unitaire de 65,1 euros par action, et engranger ainsi un peu plus de 2 milliards d’euros. A défaut de plus-values juteuses sur son horizon d’investissement, le pays aura au moins engrangé des dividendes réguliers.
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