La remise à niveau de Deutsche Bank prendra du temps

Malgré de bons résultats, le nouveau président de la banque allemande estime qu’il faudra des années pour atteindre les objectifs d’efficacité.
Bastien BOUCHAUD

Si les marchés ont salué les résultats du deuxième trimestre publiés par Deutsche Bank hier, avec une hausse de 5,25% de l’action à la Bourse de Francfort, John Cryan, le nouveau président de la banque, s’est montré plus sceptique, dénonçant ces chiffres comme «loin d’être assez bons». La plus grande banque allemande a pourtant publié un bénéfice imposable en hausse de 34% sur un an à 1,2 milliard d’euros, et un bénéfice net qui a plus que triplé par rapport à l’année précédente, à 818 millions d’euros.

Mais le résultat de la banque reste grevé par de lourdes charges pour litiges, 1,2 milliard d’euros ce trimestre après 1,5 milliard au trimestre précédent. Depuis le début de la crise financière, Deutsche Bank a déjà dépensé plus de 11 milliards d’euros en amendes et règlements à l’amiable. Alors qu’elle a reconnu jeudi enquêter sur des opérations russes suspectes, la banque allemande n’espère pas voir ses frais de justice baisser dans les prochains mois.

«Nos défis sont évidents vu le niveau inacceptable de nos coûts, le fardeau continu des charges pour litiges, un bilan qui doit être plus efficace et un faible rendement pour nos actionnaires», a déclaré John Cryan dans un message aux employés. Le président, qui doit préciser le détail de ses réformes d’ici à octobre, a rappelé les engagements pris dans le plan «Stratégie 2020», notamment un niveau de retour sur les capitaux propres de plus de 10% contre 5,7% actuellement. Le plan prévoit également de réduire la taille de la banque d’investissement de 17% d’ici à 2018, afin d’améliorer le ratio de fonds propres, aujourd’hui à 11,4%, et de réduire les coûts de 3,5 milliards d’euros par an.

Deutsche Bank pourrait ainsi se séparer de ses activités dans certains pays. Si une prochaine réintroduction en Bourse de sa filiale Postbank a été confirmée, John Cryan a en revanche repoussé toute augmentation de capital, considérant qu’elle ne serait pas dans l’intérêt des actionnaires.

Pour le nouveau président, ce ton négatif peut être un moyen de rassurer les investisseurs sur sa volonté d’aller au bout des engagements pris par ses prédécesseurs et de préparer les employés aux plans de réduction des coûts à venir. John Cryan conclut ainsi son message aux employés: «Notre performance financière ne reflète pas notre immense potentiel».

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