
La réforme du crédit à la consommation peut encore mieux faire
Un peu plus d’un an après sa promulgation, l’Association française des sociétés financières (ASF) a dressé un premier bilan de la réforme sur le crédit à la consommation du 1er juillet 2010, en partie appliquée depuis mai, à l’occasion d’un colloque. S’ils s’accordent à dire qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, les participants reconnaissent que la réforme contribue à la réduction de la part du crédit renouvelable dans les prêts accordés aux ménages.
«Sur les neuf premiers mois de l’année, les prêts personnels augmentent d’à peu près 9% et les crédits renouvelables baissent d’à peu près 9% donc il y a bien cet effet de rééquilibrage entre les produits qui était souhaité», constate Philippe Dumont, directeur général du Crédit Agricole Consumer Finance. A fin septembre, les crédits renouvelables représentaient 35% des encours de crédits contre 44% en 2000 et la part des prêts personnels atteignait 30% contre 21%.
Cette réforme n’est en revanche pas sans conséquence pour le marché du crédit à la consommation en recul depuis un semestre. «Il y a eu un choc d’adaptation du secteur qui a clairement pesé», admet Philippe Dumont. Egalement affectée par le ralentissement économique, la production de crédits en France a reculé de 1,8% au deuxième trimestre et de 3,9% au troisième, contre une hausse de 9,3% entre janvier et mars.
Si l’objectif de réduire la part de crédits renouvelables dans l’octroi de prêts semble bien engagé, les associations de consommateurs et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) estiment que certaines améliorations restent possibles. «On constate qu’il y a un problème de mise en avant des crédits amortissables sur les lieux de vente», regrette Valérie Gervais de l’Association force ouvrière des consommateurs. Elle réclame une poursuite des efforts de formation du personnel distribuant les crédits et que les rémunérations ne soient pas liées à des objectifs commerciaux afin de ne pas «polluer» le conseil au consommateur.
La DGCCRF a pour sa part réalisé une enquête sur les pratiques publicitaires et remarque que dans 10 à 15% des cas, les informations restent insuffisantes, notamment sur le coût total du crédit. Elle note également un manque de clarté sur l’application de l’interdiction de conditionner les avantages commerciaux à l’utilisation à crédit de cartes de fidélité ou de paiement.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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