La réassurance française veut s’atteler aux risques majeurs

Ses représentants comptent en faire un centre d’excellence pour la Place de Paris. Ils appellent également à un encadrement des risques corporels.
Antoine Landrot

La réassurance française ne devrait pas chômer dans les années à venir, tant les chantiers sont nombreux. A l’occasion des dix ans de l’Association des professionnels de la réassurance en France (Apref), son président François Vilnet et le président de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), Bernard Spitz, ont fait le point sur les sujets auxquels doit s’atteler la profession.

L’un des défis concerne «l’aggravation constante et non maîtrisée de la charge des sinistres» graves dans les risques corporels, indique l’Apref dans son document. «Il est nécessaire de réduire la volatilité et l’imprévisibilité des sinistres par la création d’un outil qui garantisse une indemnisation équitable pour les victimes et qui soit plus prévisible pour les vendeurs de protection», exhorte François Vilnet, qui souligne la «très forte insécurité juridique» existant en France. Une solution passe par exemple par l’encadrement des indemnités à l’aide de plafonds ou de barèmes, à l’instar de l’Espagne ou de la Belgique.

L’émergence de nouveaux risques est un autre défi majeur. Ils sont d’ordre très divers, comme les risques technologiques, en particulier la responsabilité civile nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima, le cyber-risque, les risques biométriques (la dépendance, la pandémie, le droit à l’oubli pour les emprunteurs), ou encore les risques juridiques. Dans ce dernier domaine, l’Apref craint l’extension des actions de groupe à de nouveaux champs, notamment la santé, ce qui «pourrait avoir des effets dévastateurs pour la réassurance», souligne François Vilnet.

Mieux répondre aux risques majeurs (catastrophes naturelles, risque nucléaire, terrorisme...) pourrait satisfaire les ambitions de la Place de Paris, alors que l’Apref et la FFSA s’inquiètent du recul du pouvoir d’attraction de la France, compte tenu, selon eux, de son instabilité juridique, fiscale et sociale. L’Apref propose que, dans les métiers de l’assurance et de la réassurance, celle-ci se spécialise dans la gestion de ces risques. Bernard Spitz aura l’occasion de parler du sujet aux pouvoirs publics «très rapidement» dans le cadre du comité Place de Paris 2020, pour promouvoir notamment le développement nécessaire des partenariats publics-privés et des captives de réassurance des entreprises. «La Place peut être exemplaire dans la gestion des risques majeurs», souligne François Vilnet. Ce sera un thème... majeur pour les années 2015 et 2016.

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