
La question de l'évolution de la gouvernance de HSBC refait surface
Huit ans après le recueil par l’ex-l’informaticien Hervé Falciani de données confidentielles sur de présumés évadés fiscaux au sein de la banque privée suisse de HSBC, la dernière enquête du Monde, partagée avec le consortium ICIJ, accroît la pression sur la direction du groupe bancaire britannique.
Hors de question que la banque échappe à sa responsabilité pour avoir privé indûment le gouvernement britannique de millions de livres d’impôts, a prévenu Margaret Hodge, la présidente de la Commission des comptes publics de la Chambre des communes.
Dans le viseur de la députée travailliste figure notamment Lord Stephen Green, qui fut président exécutif de 2006 à 2010 et antérieurement, directeur général de 2003 à 2006. Celui-ci était «soit assoupi aux commandes, soit impliqué dans des pratiques fiscales louches. Dans tous les cas, il lui faut répondre à des questions essentielles», estime-t-elle. D’autant plus de la part de l’auteur d’un ouvrage sur l'éthique dans le domaine financier...
Autre ancien dirigeant pointé du doigt, Sir John Bond fut président exécutif de 1998 à 2006. Sous sa houlette, pas moins de trois opérations de croissance externe ont abouti à des conséquences fâcheuses : le rachat de Republic National Bank of New York en 1999 (et de sa filiale Safra Holdings), qui a constitué l’essentiel de HSBC Private Bank Suisse, celui des activités mexicaines en 2002 (impliquées dans du blanchiment d’argent) et enfin l’acquisition en 2003 d’Household, la société américaine de crédit à la consommation percluse de crédits subprimes.
Depuis son accession à la direction générale en 2011 à la suite de Michael Geoghegan, Stuart Gulliver a multiplié par quatre le nombre de collaborateurs affectés à la conformité. Dans un communiqué étoffé publié lundi, la banque a en outre détaillé toutes les mesures visant à restructurer son activité de banque privée. Mais cette affaire vient questionner le modèle de gouvernance de l'établissement et la pertinence de maintenir un fauteuil de président exécutif, occupé aujourd’hui par Douglas Flint.
D’aucuns souhaiteraient voir un directeur général rendre des comptes à un président non exécutif et au conseil d’administration. Une requête qui est loin d'être nouvelle ; Knight Vinke AM l'évoquait déjà en 2007.
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Corée du Sud : la dirigeante de l’Église de l’Unification visée par un mandat d’arrêt
Séoul - Un tribunal sud-coréen a requis jeudi un mandat d’arrêt contre la dirigeante de l'Église de l’Unification (encore appelée secte Moon), Han Hak-ja, notamment soupçonnée d’avoir soudoyé la femme de l’ancien président Yoon Suk Yeol. «Nous avons estimé que le risque que Han manipule des preuves était très élevé, ce qui nous a conduits à demander le mandat», a déclaré le procureur Park Sang-jin. Pendant plusieurs heures mercredi, la responsable de l’Eglise, âgée de 82 ans, a été interrogée sur son rôle présumé dans la corruption de l’ancienne Première dame de Corée du Sud, Kim Keon Hee, ainsi que d’un parlementaire de premier plan. «Les accusations portées contre elle concernent la violation de la loi sur le financement politique, de la loi anti-corruption, l’incitation à détruire des preuves et le détournement de fonds,» a ajouté le procureur. Un tribunal devrait examiner cette demande en début de semaine prochaine. Han Hak-ja, à la tête de l’Eglise de l’Unification depuis la mort de son mari en 2012, aurait ordonné la livraison d’un sac à main de créateur, d’un collier en diamant et de ginseng - un produit populaire en Corée du Sud qui peut coûter des milliers d’euros - à Kim Keon Hee en 2022 afin de s’attirer les faveurs de son époux, alors chef de l’Etat. «Persécution injuste» L’ancienne première dame a été arrêtée et inculpée pour ces accusations de corruption et également pour manipulation des cours boursiers. Son mari – également en détention – a été formellement destitué en avril pour avoir imposé la loi martiale le 3 décembre et déployé l’armée au Parlement. Han Hak-ja est également soupçonnée d’avoir versé un pot-de-vin de 100 millions de wons (61.000 euros) au député Kweon Seong-dong, contre lequel un mandat d’arrêt à été émis mardi par le tribunal de Séoul. L’Eglise de l’Unification a qualifié la demande de mandat de «persécution injuste d’un leader religieux mondial». «Nous dénonçons fermement le fait que, au lieu d’une considération humanitaire et d’un jugement rationnel, des mesures excessives et coercitives ont été prises contre notre dirigeante,» a fait savoir l'église dans un communiqué. L'Église de l’Unification a été fondée en 1954 par le défunt mari de Mme Han, Moon Sun-myung, a longtemps été au centre de controverses et de critiques, avec des enseignements centrés sur le rôle de Moon, ses mariages de masse, et un fonctionnement souvent assimilé à celui d’une secte. Elle revendique trois millions d’adeptes dans le monde, surnommés «Moonies», dont 300.000 en Corée du Sud et 600.000 au Japon. Mme Han, qui a été sortie en fauteuil roulant du bureau des procureurs après plus de neuf heures d’interrogatoire, a nié les accusations. «Pourquoi aurais-je fait cela ?» a-t-elle répondu. © Agence France-Presse -
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