La mise en résolution de la «bad bank» Heta fait de nouvelles vagues

L’Allemagne se veut rassurante après avoir volé au secours de la banque DüsselHyp, qui détient 350 millions d’euros de dette de Heta.
Julien Beauvieux

Nouveau rebondissement dans le dossier Heta, la structure de défaisance de la banque autrichienne Hypo Alpe Adria (HAA). La mise en résolution de la «bad bank» et l’instauration d’un moratoire sur sa dette décidées début mars ont conduit l’Allemagne à voler au secours de Düsseldorfer Hypothekenbank (DüsselHyp) durant le week-end.

Berlin a racheté l’établissement de crédit au fonds Lone Star, et a apporté à sa garantie, via son fonds de protection, aux 348 millions d’euros de dette de Heta détenus par DüsselHyp.

«Cette acquisition permet d’assurer la continuité de la banque dans l’intérêt de ses clients et de la stabilité des marchés», a indiqué Michael Kemmer, le directeur de la BDB, l’association des banques allemandes. Un défaut de DüsselHyp, qui émet des obligations sécurisées, aurait en outre pu contribuer à faire tâche d’huile, alors que la mise en résolution de Heta a déjà provoqué plusieurs effets de ricochet.

Les difficultés de Heta, dont le passif dépasse les 13 milliards d’euros, avait déjà conduit Deutsche Pfandbriefbank (PBB), filiale du groupe allemand Hypo Real Estate, a annoncé une provision de 120 millions d’euros sur les 395 millions de dette émise par Heta qu’elle détient. Dexia avait aussi indiqué qu’elle comptabiliserait une provision au premier trimestre «en fonction de l'évolution de la situation».

Créée en octobre 2014, Heta bénéficie en outre d’une garantie de 10,2 milliards d’euros de la part de la Carinthie, la province d’origine de HAA. Face au spectre d’une aggravation de la situation, le Land craint désormais le pire et a appelé l’Etat autrichien à la rescousse la semaine dernière.

Le ministère des Finances allemand s’est néanmoins voulu rassurant ce lundi, en insistant sur le fait que les difficultés de DüsselHyp constituaient un «cas isolé». Berlin a souligné que la Bafin, le régulateur allemand, et l’agence fédérale pour la stabilité du système financier sont prêtes à «tout moment à adopter des mesures de crise». «La Bafin et la Bundesbank continuent d’analyser les effets» de la chute de Heta, a-t-il ajouté.

Outre DüsselHyp et PBB, plusieurs autres groupes allemands figurent parmi les créanciers de Heta. La structure et BayernLB, l’ex-propriétaire de HAA, se livrent ainsi une bataille juridique concernant 2,4 milliards de prêts non remboursés. Le réassureur Munich Re et HSH Nordbanks sont également créanciers.

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