La justice britannique frappe fort dans le scandale du Libor

Tom Hayes, l’ancien trader d’UBS et de Citigroup, a été condamné à 14 années de prison au terme du premier procès d’un prévenu dans cette affaire.
Olivier Pinaud

Il était devenu l’image du scandale des manipulations du Libor. Tom Hayes, l’ancien trader d’UBS et de Citigroup, a été condamné hier par la justice britannique à 14 années de prison au terme du premier procès d’un prévenu dans le cadre de cette affaire. L’ancien trader en produits dérivés sur le yen, qui est âgé de 35 ans, a été reconnu coupable de l’ensemble des huit chefs d’accusation de tentative d’escroquerie portés à son encontre, après neuf semaines de procès et sept jours de délibérations. Il risquait 10 années de prison pour chacun des huit chefs d’accusation.

Ce jugement, le premier à l’encontre d’une personne physique dans cette affaire, démontre la volonté de la justice britannique d’asseoir son autorité ainsi que celle du Serious Fraud Office (SFO) chargé de mener l’enquête. Ce scandale qui a éclaté il y a sept ans a donné lieu à l’inculpation de 21 personnes et obligé des banques et des courtiers à verser quelque 9 milliards de dollars d’amendes. D’autres procès de personnes physiques doivent s’ouvrir en septembre.

Lors de ses 82 heures d’audition par le SFO, Tom Hayes, surnommé «Rain Man» par ses collègues, avait reconnu son implication dans les manipulations présumées du Libor. Il avait même expliqué sa façon d’opérer, parfois à coups de pots-de-vin, donnant également le nom de plusieurs de ses complices, notamment celui de son beau-frère, Peter O’Leary qui était alors chez HSBC. Ses agissements avaient débuté lors de son entrée chez UBS en 2006. Il les avait poursuivis après avoir été recruté par Citigroup en 2010. L’accusation a relevé que Tom Hayes avait ignoré les signaux d’alerte alors qu’une enquête lancée au niveau international dès 2008, au plus fort de la crise financière, s'était accélérée dans les années 2009 et 2010.

Devant le tribunal, Tom Hayes a changé sa défense en plaidant non coupable. Il a assuré n’avoir jamais caché ses pratiques et le fait que ses responsables hiérarchiques étaient au courant. Dans un communiqué, la banque UBS a indiqué qu’elle n’avait pas à «commenter une affaire entre le SFO et M. Hayes». Citigroup n’a pas souhaité non plus faire de commentaire.

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