La filiale concurrentielle de la CCR changera d’actionnaire d’ici à juillet 2023

Le calendrier est désormais connu. CCR Re,la filiale concurrentielle du groupe public de réassurance CCR, changera d’actionnaire d’ici juillet 2023, ont confirmé à la presse Jacques Le Pape et Bertrand Labilloy, président et directeur général du groupe CCR. Comme révélé par L’Agefi,le groupe CCR, détenu à 100% par l’Etat, est conseillé parCredit Suisse et Messier & Associés. Ces derniers«ont sondé un certain nombre d’investisseurs, ce qui devrait conduire d’ici la fin de l’année à choisir un repreneur à la place de CCR», préciseJacques Le Pape. Une dizaine d’investisseurs, parmi lesquels des assureurs, des réassureurs, des mutualistes et des fonds d’investissements, sont sur les rangs, dont «beaucoup de français». SMA, assureur du BPT, est le seul à avoir confirmé son intérêt, alors que plusieurs acteurs mutualistes travaillent sur un consortium pour monter au capital de CCR Re, relaieNews Assurances Pro. Dans un communiqué, le groupe parle, en effet, d’un nouvel actionnaire ou «groupe d’actionnaires». CCR devrait toutefois rester actionnaire minoritaire de sa filiale tandis que le nouvel actionnaire pourrait prendre jusqu’à plus de 70% du capital. 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2027 L’opération s’explique par un plan stratégique «raisonnablement ambitieux» pour CCR Re. La filiale vise une croissance annuelle moyenne de 15% et une amélioration du rendement des fonds propres de 200 à 300 points de basepour atteindre, d’ici 2027, un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros et un rendement des fonds propres de 10%. «Cet objectif nous permettra de nous maintenir sur le marchéet de remplir la promesse qui était initialement la nôtre de construire un acteur pérenne sur le marché global de la réassurance», décrit Bertrand Labilloy. Fort d’un bénéfice net de 41 millions d’euros en 2021, contre 18 millions d’euros en 2020, CCR Rea dégagé au premier semestre 2022un chiffre d’affaires en hausse de 15% sur un an à 764 millions d’euros. Créée en 2017 pourséparer les activités commerciales concurrentielles de CCR de celles de réassurance publique, la filiale est notée A avec une perspective stable parS&P Global Ratings et AM Best. Active dans plus de 80 pays, dans les branches vie, non vie, et la réassurance de risques de spécialités, CCR Re devrait profiter de lahausse des tarifs de réassurance dés 2023. Mais cela ne sera pas suffisant.«Pour financer ce plan sur les cinq prochaines années, nous avons besoin de 400 millions d’euros de capitaux: 200 millions d’euros seraient apportés sous la forme de fonds propres à l’occasion de l’ouverture du capital,et le reste dans la durée par la levée de dettes supplémentaires et la capitalisation d’une partie des résultats», décrit Bertrand Labilloy. Concentration sur la réassurance publique Face à lamultiplication des catastrophes naturelles, l’idée est aussi de permettre à la CCR, qui gèreleur couvertureen France avec la garantie de l’État, de se concentrer sur sa mission. Déjà, le groupe a pris la décision de renforcer sa direction générale en nommant Edouard Vieillefond, ancien directeur général de GMF, directeur général délégué en charge des procédures directement liés à la garantie publique.