
La communication financière des grandes banques européennes reste hétérogène
Les banques européennes ont vécu l’exercice 2010 comme celui du renouveau, à en croire les messages délivrés en entame de leurs rapports annuels par les dirigeants. KPMG a comme chaque année passé à la loupe ces documents publiés par les quinze principaux établissements du Vieux Continent (dont cinq britanniques et deux françaises, BNP Paribas et la Société Générale). Il en ressort que les banques avancent en ordre relativement dispersé sur le front de l’information financière. Si elles sont conscientes d’exigences de transparence toujours croissantes de la part des tiers et déploient certains efforts pour y répondre, le cabinet d’audit et de conseil n’a de cesse de souligner le caractère hétérogène de l’information publiée.
Aucun établissement ne se permet de faire preuve de triomphalisme face à la crise, tant les sujets de préoccupations restent majeurs. Est-ce en effet «le calme avant la tempête ?» s’interroge KPMG, qui salue le doublement du résultat net de l’échantillon en 2010 à 85 milliards d’euros tout en soulignant les doutes des banques face aux évolutions réglementaires ou au risque souverain.
Ce dernier point précis a fait l’objet d’une attention accrue à fin 2010. Si tous les rapports citent l’incertitude liée au risque souverain, l’information reste disparate. Alors qu’ING ou Nordea publient leur exposition globale, la Société Générale ou UBS la détaillent par pays et BNP Paribas réserve ses chiffres à des présentations faites aux investisseurs exclues du périmètre de la présente étude. Une même relative timidité s’exprime quant à l’impact du cadre réglementaire Bâle 3.
Pour autant, le discours rassurant des banques n’ignore pas l’impérieuse nécessité de restaurer la confiance des actionnaires, au travers notamment d’une prise de parole détaillée des présidents de comité d’audit chez trois banques anglaises. Marie-Christine Jolys, responsable chez KPMG du département réglementation bancaire, juge pourtant «très ambitieuses compte tenu de Bâle 3» les perspectives de rendement des capitaux (RoE) affichées par certains dirigeants, de 12 à 15% pour HSBC, d’au moins 13% pour Barclays par exemple. «C’est une question de (choix de) métiers», assure l’associée du cabinet, pour qui le respect de tels niveaux de performance implique «des réorganisations passant par des cessions de pans d’activité».
Plus d'articles Banque & Assurance
-
UBS enterre le projet de ressusciter CS First Boston
Credit Suisse devait scinder ses activités de marchés et de conseil en les fusionnant avec la boutique du banquier américain Michael Klein. Un accord dont ne veut plus son nouveau propriétaire. -
ALD cède six filiales au Crédit Agricole et à Stellantis pour pouvoir racheter LeasePlan
Ces cessions, portant sur environ 100.000 véhicules, interviennent au titre des engagements pris par ALD auprès de la Commission européenne. -
Wendel diversifie son financement en mobilisant ses parts dans Bureau Veritas
La société d’investissement réduira sa part dans le spécialiste de la certification via des obligations échangeables en actions.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Bras de fer
Automobile: les libéraux allemands font le forcing sur les carburants synthétiques
Le ministre des Transports menace de ne pas voter à Bruxelles l'interdiction du moteur thermique à partir de 2035 -
Tournant
Royaume-Uni: l'accord sur le protocole nord-irlandais marque-t-il la fin de la politique partisane sur le Brexit?
Les compromis consentis par l’Union européenne et le soutien de principe du Labour mettent les « Brexiter » dos au mur -
Edifiant
Politique du logement: 38 milliards pour quels résultats?
Les pouvoirs publics consacrent un budget bien supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne pour aider les Français à mieux se loger. Sans atteindre les effets attendus