
La Commission européenne entend tirer les leçons du scandale Wirecard pour l’audit
Un an après la chute de Wirecard pour fraude comptable, la Commission européenne souhaite renforcer la qualité du reporting et de l’audit des entreprises. Mairead McGuinness, la commissaire aux Services financiers, a annoncé ce jeudi avoir demandé à la direction générale de la stabilité financière et des marchés des capitaux (DG Fisma) «d’entreprendre une évaluation approfondie de l'écosystème entourant les rapports d’entreprise». «Après l'été, j’ai l’intention de lancer une consultation publique», a-t-elle ajouté dans un discours prononcé lors d’un séminaire organisé par le think tank European Policy Centre.
La Commission attend également les résultats de son étude sur l’application de la directive et du règlement sur l’audit. Après une évaluation complète, une proposition législative sera présentée d’ici la fin de l’année prochaine, a précisé Mairead McGuinness. «Si nous voulons construire l’Union des marchés de capitaux, et c’est ce que nous faisons, nous avons besoin d’informations sur les entreprises de haute qualité, fiables et facilement accessibles», a insisté la commissaire européenne.
Insuffisant ou inapproprié
Mairead McGuinness a rappelé que les rapports d’entreprise fournissent aux investisseurs les informations nécessaires pour évaluer les performances et la gouvernance d’une entreprise. «Les auditeurs jouent un rôle important dans l’intérêt public en certifiant que les états financiers sont corrects et fiables. Si nous ne pouvons pas être sûrs que les auditeurs font un travail approfondi et que la signature de l’auditeur a une valeur réelle, nous avons un problème important», a-t-elle déclaré.
Or, selon un récent rapport de suivi du marché de l’audit, les superviseurs de l’audit dans l’Union européenne (UE) ont constaté des problèmes dans les systèmes internes de contrôle de la qualité, un suivi insuffisant ou inapproprié des entités auditées et des preuves et une documentation d’audit insuffisantes. Mairead McGuinness s’est demandé si ces lacunes étaient dues au manque de concurrence entre les Big Four, les quatre grands cabinets d’audit – EY, KPMG, Deloitte et PwC – détenant 92% des parts de marché. Elle s’est également demandé si les auditeurs n'étaient pas trop protégés de la responsabilité ou du risque de sanctions prudentielles.
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