La Chine resserre son étau autour de la galaxie Alibaba

Le régulateur du marché a ouvert une enquête sur les pratiques commerciales du site. La Banque centrale veut renforcer la supervision sur sa fintech Ant.
La rédaction

Un premier coup de semonce avait été tiré contre Ant Group, la filiale de services financiers d’Alibaba, dont le projet de mise en Bourse a été stoppé à la dernière minute en novembre. Cette fois, les autorités chinoises s’attaquent directement au groupe de commerce et de services en ligne dirigé par Jack Ma. L’administration d’Etat pour la régulation du marché (SAMR) a déclaré en fin de semaine dernière avoir ouvert une enquête sur la pratique dite de «l’un ou l’autre» qui oblige un commerçant indépendant de signer un pacte de coopération exclusive avec une plateforme et l’empêche ainsi de proposer ses produits via des sites rivaux.

Pékin avait déjà mis en garde Alibaba contre cette pratique mais n’avait jamais lancé d’enquête formelle. Plusieurs industriels et distributeurs concurrents d’Alibaba se sont plaints par le passé du procédé «l’un ou l’autre».

Alibaba, dont le cours de Bourse a perdu près de 10% jeudi à l’annonce de cette enquête, a fait savoir qu’il coopérerait avec les autorités et que ses activités continueraient de fonctionner normalement.

Selon le Quotidien du Peuple, organe de presse officiel du Parti communiste chinois, cette industrie ne se développera pas d’une manière «saine et durable» si «le monopole est toléré et les entreprises autorisées à se développer de manière désordonnée et barbare». En s’attaquant à Alibaba, premier site de commerce en ligne chinois, la Chine promouvrait ainsi une économie concurrentielle.

Pékin a publié le mois dernier un projet de loi visant à empêcher les comportements monopolistiques des plates-formes internet, la première mesure antitrust d’envergure engagée par Pékin contre les entreprises du secteur.

«Ce serait une tragédie si les lois antitrust étaient vues comme ‘ciblant’ seulement les entreprises privées prospères du secteur technologique», a lancé Fred Hu, président de Primavera Capital Group, l’un des investisseurs d’Ant Group, en s’interrogeant s’il s’agit d’une démarche «aux motivations politiques ou une application impartiale de la loi».

Ant Group reste également dans le viseur de Pékin. La Banque populaire de Chine a indiqué que ses services prévoient de s’entretenir dans les prochains jours avec Ant Group. Cette réunion est destinée à «guider Ant Group dans la mise en oeuvre d’une supervision financière, d’une compétition équitable et pour protéger les droits et les intérêts des consommateurs», indique le communiqué de la banque centrale.

Ant Group a reçu la notification des régulateurs et assuré qu’il «se conformera» à toutes les exigences.

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