La cession des actifs d’Espirito Santo soulève ses premiers litiges

Un groupe de créanciers s’oppose à la vente de Tranquilidade, une filiale d’assurance du groupe portugais. D’autres recours sont attendus
Olivier Pinaud

La résolution définitive de l’affaire Espirito Santo s’annonce longue et compliquée. Hier, un groupe d’investisseurs détenteurs de dette émise par Espirito Santo Financial Group, une entité du groupe financier portugais, a indiqué être prêt à s’opposer à la vente annoncée de la filiale Companhia de Seguros Tranquilidade. Selon eux, cette compagnie d’assurance a servi injustement de contrepartie pour émettre de la dette. Sa vente par Novo Banco, la structure créée début août au moment du sauvetage du groupe Espirito Santo, serait donc illégale estiment ces investisseurs, en majorité allemands et suisses. Leur dette ne peut être remboursée qu’à condition qu’Espirito Santo Financial Group reste propriéraire de Tranquilidade.

La dette émise par Espirito Santo Financial Group a été vendue à des clients particuliers dans le réseau de Banco Espirito Santo (BES). Tranquilidade pourrait être rachetée par Apollo Global Management pour 200 millions d’euros.

Cette éventuelle action en justice ne serait pas la première, et certainement pas la dernière, dans le dossier Espirito Santo. Plusieurs fonds ont déjà exprimé leur volonté de porter plainte contre la structure juridique, mais aussi contre les autorités de régulation portugaises qui n’ont pas pu empêcher la mise en place du système ayant entraîné la faillite du groupe familial Espirito Santo.

Les régulateurs portugais étaient au courant des difficultés en début d’année. Ils ont alors demandé à la famille de rembourser les clients de BES qui avaient acheté des obligations des différentes sociétés. Selon BES, ses clients particuliers détenaient pour 1,7 milliard d’euros de dette à court terme à la fin 2013.

Cette frénésie d'émission est en cours d’examen par les autorités financières portugaises et la justice. Elles enquêtent sur de possibles comportements frauduleux et cherchent notamment à établir les conditions dans lesquelles ont eu lieu les émissions obligataires pendant le premier semestre. Selon Reuters, les sociétés de la structure auraient émis au total pour cinq milliards d’euros d’obligations rien qu’au premier semestre 2014 alors même que certaines d’entre elles étaient au bord de la faillite. Une grande partie des titres avait ensuite été revendus par BES dans son réseau.

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