KBC solde son sauvetage par l’Etat belge

Le bancassureur a démantelé ses deux derniers CDO. Il lui aura fallu cinq ans pour liquider son portefeuille de 25 milliards d’euros accumulés pendant la bulle financière
Antoine Landrot

KBC tourne la page de la crise financière. Le bancassureur belge a annoncé hier avoir démantelé les deux dernières séries de créances titrisées (ou CDO, collateralised debt obligations) qu’il détenait sur son bilan. Ces opérations se sont déroulées les 16 et 25 septembre.

Le démantèlement libère 300 millions d’euros de fonds propres et permet à KBC d’accroître son ratio de solvabilité CET1 sous Bâle 3 de 40 points de base (lequel atteignait 12,9% au 30 juin). Autre effet positif, il «libérera aussi le régime de garantie des CDO – portfolio protection agreement – qui avait été conçu avec les pouvoir publics fédéraux et éliminera complètement l’exposition à MBIA», le réhausseur de crédit à l’origine de son sauvetage par les autorités belges, indique KBC dans un communiqué. L’opération provoquera en revanche un effet négatif d’un peu plus de 20 millions d’euros sur les comptes du groupe au troisième trimestre.

La dégradation de la situation des réhausseurs américains en 2007 et 2008 avait forcé de nombreuses banques européennes et américaines à passer des milliards de provisions. Après avoir enregistré une perte nette de 3,6 milliards d’euros au premier semestre 2009, KBC avait en particulier dû mettre en place au mois de mai suivant une garantie d’Etat sur l’équivalent de 14,4 milliards d’euros de produits structurés pour lesquels le groupe avait souscrit une assurance auprès de MBIA et de 5,5 milliards d’euros de CDO super senior.

KBC aura donc mis cinq ans pour liquider son portefeuille de CDO, qui s’élevait à 25 milliards d’euros fin 2008, année marquée par la faillite de Lehman Brothers, point culminant de l’éclatement de la bulle financière. L’établissement signale toutefois une exposition résiduelle indirecte à ce type d’actifs: il est l’émetteur et la contrepartie d’un encours de 300 millions d’euros d’obligations détenues par des investisseurs et qui arriveront à échéance fin 2017. «En fonction de l’évolution de la valeur de ces obligations, le compte de résultats de KBC ne fluctuera plus que dans des proportions négligeables dans les trimestres à venir», affirme la banque.

Par ailleurs, KBC a mis un terme au plan de cessions qu’il avait conclu avec la Commission européenne en 2009 après son sauvetage, en annonçant également la conclusion de la vente de KBC Bank Deutschland à un consortium d’investisseurs. La transaction libérera 100 millions d’euros de fonds propres et créditera son ratio CET1 de 15 pb.

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