
JPMorgan éclipse les résultats de Wells Fargo

JPMorgan et Wells Fargo ont connu un quatrième trimestre diamétralement opposé. Si elle a dû enregistrer une lourde charge de 2,4 milliards de dollars pour ajuster la valeur de ses actifs d’impôts différés dans le sillage de la réforme fiscale Trump, avec à la clé une chute de 37% de son bénéfice, JPMorgan a tiré son épingle du jeu sur le plan de ses activités de crédit, dessinant des perspectives encourageantes pour 2018. Epargnée par la crise financière, Wells Fargo a au contraire enregistré un effet positif massif dans le sillage de la réforme Trump, généré par la dépréciation de passifs d’impôts différés. Mais l’activité de la banque, qui s’est révélée décevante, a surtout été grevée par une provision pour litiges de 3,25 milliards de dollars.
Tout comme Wells Fargo, JPMorgan pourrait bénéficier cette année d’une nette baisse de son taux d’imposition moyen, qui devrait selon la première banque américaine par les actifs diminuer de 32% à 19%. JPMorgan s’attend en outre à une activité renforcée des entreprises sur les marchés de capitaux et en matière d’investissement, qui gonfleront ses profits. «L’essentiel de ces effets se cristallisera en bas de notre compte de résultat en 2018 et dans les années à venir», a souligné la directrice financière du groupe, Marianne Lake.
JPMorgan est bien placée pour tirer parti d’une accélération de la conjoncture. Dans la banque de détail, la croissance des prêts est ressortie à 8% au quatrième trimestre, tandis que les opérations de cartes de crédit et les transactions de commerçants ont grimpé de 13%. L’activité de la banque commerciale a également été très dynamique, avec des revenus records de 2,4 milliards de dollars, en hausse de 20% grâce à la demande des entreprises et au rebond des taux. Les seules ombres au tableau se situent au niveau des activités de trading (-17%), qui ont un peu plus souffert que prévu, et de la compression des spreads sur les activités de crédit hypothécaire.
Malgré un profit en hausse de 18% à 6,2 milliards de dollars, dopé par un gain comptable de 3,89 milliards sur des passifs liés au transfert de la gestion de ses crédits hypothécaires, les résultats de Wells Fargo ont été moins bien accueillis. Malmenée depuis un an par des scandales concernant ses pratiques commerciales, la banque a provisionné la plus importante provision pour litiges juridiques de son histoire, en raison notamment «d’investigations réglementaires sur l’activité hypothécaire». Sa marge d’intérêts a légèrement diminué, là où celle de JPMorgan a grimpé de 11%.
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Tunis - La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une «attaque de drone» au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté «aucun» engin selon leurs observations préliminaires. Des membres de la «Global Sumud Flotilla», qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages «de première main» sur les événements. La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le «Family», avait été «frappé» par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette. Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire. Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone. Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. «Agression» Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué. La flottille a affirmé que les six personnes à bord du «Family» étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant «Free, Free Palestine». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage. «S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse