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Pour dynamiser votre parcours professionnel, arrêtez-vous à la case « consultant interne » ! A l’image de l’inspection générale, le conseil interne s’impose, lui aussi, comme un tremplin pour accéder rapidement à des responsabilités importantes au sein des institutions financières. « Parmi nos anciens consultants, nous avons deux directeurs de cabinet de membres du ‘comex’, le directeur adjoint produits paiements & cash management, le ‘chief operating officer’ du département coverage de SG CIB… », énumère Geoffroy Dallemagne, directeur de SG Consulting, la structure dédiée au conseil interne de la Société Générale qui a vu ses effectifs bondir de 35 à 100 collaborateurs en cinq ans.
L’attractivité du métier est étroitement liée à l’exposition privilégiée qu’elle offre auprès du top management. « Toutes nos missions sont sponsorisées par les membres du comex ou leur N-1, souligne Isabelle Kokoschka, directrice de l’organisation chez Allianz France. Cette visibilité directe auprès des plus hauts dirigeants ouvre incontestablement des portes. » Les consultants internes effectuent des missions au sein de toutes les entités afin d’accélérer les transformations, améliorer l’organisation, optimiser l’efficacité opérationnelle et commerciale… L’équipe de SG Consulting a ainsi notamment piloté plusieurs programmes d’économies du groupe pour un montant supérieur à 2,5 milliards d’euros et l’intégration d’acquisitions comme Newedge et Kleinwort Benson. « Ils connaissent donc parfaitement les rouages et la complexité d’un groupe comme la Société Générale, commente Geoffroy Dallemagne. Et comme ils ont l’habitude de coopérer et de piloter des équipes, ils développent des compétences et une agilité qui se révèlent précieuses quand ils aspirent à des postes à responsabilités. »
Accès au top management
Ceux qui aspirent à ce métier savent qu’il ne constitue qu’une étape dans leur carrière. Les consultants internes restent en général trois ou quatre ans en poste avant de voguer vers de nouveaux horizons. Guillaume Starzynski, 34 ans, était sur le point de devenir senior manager chez Accenture lorsqu’il a été recommandé par un ancien responsable de son employeur, passé chez Allianz France, pour devenir responsable de compte au sein du pôle non assuranciel de la direction de l’organisation. « Ce qui m’a séduit, c’est la perspective de continuer à exercer mon métier de consultant au sein d’une structure qui allait me permettre de me forger une vision complètement transverse de la transformation d’un groupe comme Allianz, explique ce diplômé d’Audencia qui a commencé sa carrière comme analyste risque crédit au sein de la banque d’investissement de la Société Générale avant d’intégrer Accenture en 2007. La dimension managériale du poste, qui impliquait de diriger une équipe d’une dizaine de consultants internes, est aussi entrée en ligne de compte ».
Au sein de la direction de l’organisation d’Allianz France, 10 % seulement des nouveaux consultants internes sont recrutés, comme Guillaume Starzynski, dans de grands cabinets de conseil, le plus souvent par recommandation. « La mobilité interne représente 90 % de nos embauches, précise Isabelle Kokoschka. Il s’agit en général de collaborateurs qui ont entre dix et quinze ans d’expérience au sein du groupe, et qui ont développé une expertise en passant par des fonctions telles que l’audit, les opérations, la souscription ou le digital. » Chez SG Consulting, qui recrute en moyenne entre 20 et 30 nouveaux consultants par an, la moitié des postes est aussi pourvue par la mobilité interne. C’est ainsi que Jérôme Lepagnol, 46 ans, a rejoint l’entité comme consultant senior en 2014. « J’étais chef de projet informatique au sein de BDDF (banque de détail France, NDLR) lorsque j’ai croisé l’équipe de SG Consulting lors d’une grande réorganisation, se souvient ce diplômé de Centrale Lyon qui a d’abord travaillé chez l’éditeur de logiciels PeopleSoft avant de s’orienter, en 2007, vers la banque au logo rouge et noir. Après cette mission, on m’a proposé un poste qui consiste, entre autres, à piloter la coordination des bascules techniques complexes. » En trois ans, il a réalisé une dizaine de missions, dont beaucoup ont concerné des sujets réglementaires. « J’ai par exemple coordonné l’inspection menée par la Banque centrale européenne (BCE) pour valider une évolution du modèle de risque opérationnel. Mon rôle consistait à être le point de contact unique pour les inspecteurs et pour toutes les entités concernées au sein de la banque. Je devais aussi m’assurer de la qualité des documents fournis aux inspecteurs, et effectuer un reporting quasi quotidien aux sponsors du projet. » En tant que manager du centre d’excellence assurances-dommages d’Axa Group Solutions, Arnaud Ranson, 38 ans, dirige, lui, une équipe de 19 consultants IT internes. « Je dois passer 70 % de mon temps à piloter des ateliers stratégiques ou opérationnels, comme celui en cours sur l’accompagnement IT de la transformation de notre modèle de gestion des sinistres, explique cet ingénieur de l’école des Mines de Saint-Etienne qui a commencé comme consultant dans l’assurance avant d’intégrer une entité d’Arcelor comme responsable des systèmes d’information, puis de créer, en 2005, sa propre société de conseil en systèmes d’information. Le reste de mon temps est consacré au management et au développement de mon équipe. »
Le métier de consultant interne présente des similarités avec celui de consultant externe. « En termes de méthode de travail et de posture, c’est sensiblement la même chose », confirme Sophie Jolain-Roque. Cette diplômée de Skema a rejoint il y a plus d’un an la direction de l’organisation de Generali comme responsable de portefeuilles de projets après neuf années passées chez DXC Technology, un cabinet américain de services en informatique. « Ce qui change, c’est que nos missions s’inscrivent dans la durée. Lorsque je formule des recommandations, j’accompagne souvent le client interne dans leur mise en œuvre et j’assure un suivi pour valider leur pertinence, ce que font rarement les consultants externes. » Autre spécificité : un consultant interne évolue le plus souvent seul ou en binôme. « On est donc plus exposé qu’au sein d’un cabinet externe où l’on est entouré d’une équipe de consultants », précise cette professionnelle.
International et intrapreneurial
La dimension internationale du métier est appréciée, comme le confie Arnaud Ranson : « Les ateliers réunissent des personnes basées en Allemagne, en Belgique, à Hong Kong… Je voyage d’ailleurs très régulièrement en Europe ou en Asie. » Le manager d’Axa Groupe Solutions aime aussi le côté intrapreneurial de son poste. « Depuis mon arrivée en 2015, j’ai pu développer de nouvelles activités qui n’existaient pas. J’ai un peu le sentiment d’être le patron d’une start-up qui bénéficie du soutien de l’ensemble des fonctions supports. » Jérôme Lepagnol met, lui, en avant la solidarité entre les consultants. « On n’hésite pas à se rendre service les uns et les autres lorsqu’il y a des sujets compliqués à traiter, ou à se mobiliser pour faire avancer les projets internes. » Cette cohésion tire aussi sa source dans la pression sur les horaires, la disponibilité et la réactivité. « Il y a une forme d’exigence qui fait que l’on peut très vite être tenté de fournir beaucoup plus que ce qui est attendu », observe Jérôme Lepagnol qui est déjà passé à l’étape suivante. Il vient de quitter SG Consulting pour rejoindre le département modélisation risque de crédit en tant que data scientist. « C’est pendant la mission d’inspection de la BCE que j’ai croisé cette équipe qui conçoit des modèles mathématiques et statistiques. Ayant trouvé cet univers très intéressant, j’ai demandé et obtenu une formation certifiante de six mois à l’Ensae pour devenir ‘data scientist’. Mon certificat en poche, je suis allé proposer mes services au directeur du département. » Pour lui, le passage par le conseil interne aura été déterminant. « Si j’étais resté à la direction informatique du groupe, je n’aurais probablement jamais su que ce poste existait, et je ne me serais jamais fait remarquer par celui qui est aujourd’hui mon nouveau patron… »
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Etats-Unis : ce que l'on sait de Tyler Robinson, l'assassin présumé de Charlie Kirk
Washington - Tyler Robinson, assassin présumé du militant conservateur américain Charlie Kirk, a été arrêté jeudi soir et identifié publiquement vendredi par les autorités américaines. Voici ce que l’on sait de lui. Aîné d’une fratrie de trois enfants dans le sud de l’Utah Tyler Robinson, 22 ans, vivait «depuis longtemps avec sa famille dans le comté de Washington», à l’extrémité sud-ouest de l’Utah, près de la frontière avec le Nevada et l’Arizona, a indiqué le gouverneur de l’Etat, Spencer Cox. Il a fait ses études primaires et secondaires dans la ville de St George et n’a pas de casier judiciaire dans l’Etat, selon les médias américains. «Pendant 33 heures, j’ai prié pour que (...) ce ne soit pas l’un d’entre nous, mais quelqu’un venu d’un autre Etat ou d’un autre pays», a confié vendredi le gouverneur au sujet du meurtrier présumé de Charlie Kirk, tué d’une balle dans le cou mercredi lors d’un débat public sur un campus universitaire. «Mais cela s’est passé ici, et c'était l’un d’entre nous», a-t-il reconnu. Des photos publiées sur les réseaux sociaux de sa mère, Amber, semblent montrer une famille unie. Tyler Robinson était l’aîné de trois garçons. Après sa sortie du lycée en 2021, il a «brièvement étudié à l’Université d’Etat de l’Utah pendant un semestre en 2021", selon cet établissement. Aucune affiliation politique connue Tyler Robinson est un électeur enregistré dans cet Etat majoritairement républicain mais il n’a aucune affiliation politique connue. Un membre de sa famille a néanmoins témoigné que «Robinson était devenu plus politisé ces dernières années», a souligné le gouverneur Cox. Ce membre de la famille a fait état d’une récente conversation avec un parent au cours de laquelle Tyler Robinson avait mentionné la prochaine venue de Charlie Kirk dans l’Utah et partagé son hostilité à sa personne et à ses opinions, très conservatrices. Des messages à tonalité antifasciste ont été retrouvés sur les munitions découvertes après l’assassinat, a indiqué Spencer Cox. «Sur des inscriptions sur les trois munitions non utilisées on pouvait lire +Eh fasciste! Attrape ça!», a expliqué le gouverneur. Une deuxième douille était gravée du refrain de la célèbre chanson antifaciste «Bella ciao» mais d’autres inscriptions paraissaient plus difficiles à interpréter, dont des symboles inspirés de l’univers des jeux vidéo. Dénoncé par des membres de sa famille Tyler Robinson a été signalé aux autorités par des membres de sa famille. Jeudi soir, selon le gouverneur «un membre de la famille» du suspect a joint un ami, lequel a ensuite contacté les autorités pour les informer que «Robinson leur avait avoué ou laissé entendre son implication» dans l’assassinat. «C’est là qu’il vivait et c’est là qu’ils l’ont remis aux autorités», a indiqué M. Cox. Il a été appréhendé jeudi soir vers 22H00 locales (04H00 GMT vendredi) après 33 heures de traque, selon le directeur de la police fédérale (FBI), Kash Patel. Selim SAHEB ETTABA © Agence France-Presse -
Malgré sa mort, les partisans de Charlie Kirk restent attachés aux armes à feu
Orem - Boeden Seitzinger est encore «traumatisé» par la mort de Charlie Kirk. Cet électricien américain était dans les tous premiers rangs du rassemblement où l’influenceur pro-Trump a été tué d’une balle dans le cou. «J’ai vu le sang jaillir de son artère carotide», raconte à l’AFP le jeune homme, coiffé d’une casquette rouge «Make America Great Again». «Il était évident qu’il n’allait pas s’en sortir. C'était terrifiant.» Malgré la mort de cette figure de la droite américaine, il rejette en bloc l’idée d’instaurer des contrôles plus stricts pour obtenir des armes à feu aux Etats-Unis. "Ça n’aurait rien changé. Quand on veut, on peut, les gens se procurent des armes, quoi qu’il arrive», souffle-t-il, lors d’une veillée à la mémoire du militant conservateur à Orem, dans l’Utah (ouest). Un suspect est actuellement en garde à vue pour le meurtre de M. Kirk. Les autorités n’ont pas encore expliqué dans quelles conditions le fusil à lunette, retrouvé dans des bosquets près de la scène de crime, a été acquis. Mais une chose est sûre : l’Utah, où l’influenceur a trouvé la mort, est un des Etats les plus permissifs en matière d’armes à feu. Dans cette région très conservatrice, les adultes peuvent porter des armes à feu sans permis, sauf pour les jeunes âgés de 18 à 20 ans. Sur les campus, comme celui de l’université Utah Valley, où M. Kirk a été tué, avoir une arme est possible à condition d’avoir un permis. Défenseur du deuxième amendement Âgé de 18 ans, M. Seitzinger a grandi en chassant avec sa famille et s’est procuré il y a quelques mois son premier fusil. L’achat a pris trente minutes, temps nécessaire pour que la boutique vérifie ses antécédents. Il refuse toute règle qui l’aurait obligé à attendre plusieurs jours. «Ce n’est pas ce que Charlie aurait voulu», estime-t-il. «Charlie disait souvent que le danger d’une arme à feu vient uniquement de son propriétaire. Il ne faut pas blâmer l’arme à feu, mais plutôt la personne qui la brandit», reprend-il. «Le fait qu’il soit mort ne m’inspire pas une peur des armes à feu, cela me rend méfiant envers les gens.» Le militant, qui a été abattu alors qu’il répondait à une question sur les tueries par armes à feu, était un ardent défenseur du deuxième amendement de la Constitution américaine. Il avait par exemple estimé que «cela vaut la peine, hélas, de déplorer chaque année un certain nombre de morts par arme à feu afin de pouvoir jouir du deuxième amendement, qui protège nos autres droits offerts par Dieu». Avec plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par arme à feu le plus élevé de tous les pays développés. En 2024, plus de 16.000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu, selon l’ONG Gun Violence Archive. «Dissonance» Les gouvernements successifs n’ont jusqu'à présent pas réussi à endiguer les tueries, fléau de la vie quotidienne systématiquement suivi des traditionnelles «prières» envoyées par la classe politique. A 73 ans Reed Fansworth, a lui aussi prié pour M. Kirk avec des centaines de personnes lors de la veillée. Dans la foule, ce manager d’une entreprise d’informatique a aperçu quelques personnes porter des armes, et s’est senti rassuré. «L’Utah, c’est un peu le Far West», sourit-il, grand drapeau étoilé en main. «Quand tout le monde porte une arme, vous faites attention à votre comportement.» «La mort de Charlie ne change pas grand-chose», poursuit-il. «Nous devons nous préoccuper des personnes qui ressentent cette colère, mais nous ne devons pas retirer les armes de tout le monde.» De son côté, Leah Marett avoue ressentir une «dissonance», face à l’assassinat de M. Kirk. Mais pour cette étudiante de 25 ans, le débat reste «insoluble». «Il y a tellement d’armes à feu en circulation, même si nous essayions de les retirer, tout le monde ne les rendrait pas», pressent-elle. «Nous laisserions beaucoup de personnes en possession d’armes à feu, et les innocents se retrouveraient sans défense.» Romain FONSEGRIVES © Agence France-Presse -
A Matignon, les partenaires sociaux réclament des preuves de « rupture »
Paris - Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a commencé à consulter les partenaires sociaux, à moins d’une semaine de la mobilisation intersyndicale du 18: comme les oppositions, la CFDT qui a ouvert le bal, a réclamé des preuves de «rupture» avec les orientations budgétaires du gouvernement sortant. Si la secrétaire générale du premier syndicat français a trouvé Sébastien Lecornu "à l'écoute», Marylise Léon a profité de cet entretien pour réaffirmer sa ferme opposition à la suppression de deux jours fériés et à la relance du conclave sur les retraites, une idée «définitivement enterrée» par la CFDT, a-t-elle dit en sortant de Matignon à la mi-journée. «Il n’y a pas eu de terrain d’atterrissage au moment de la fin du conclave, donc on ne reprend pas les discussions», a-t-elle résumé, à l’issue d’une heure et demie de discussions. Alors que le nouveau Premier ministre a prôné des «des ruptures» sur la forme et le fond, la suppression des deux jours fériés, la plus inflammable des mesures d'économie annoncées par François Bayrou cet été, pourrait être abandonnée. Le nouveau locataire de Matignon «a dit qu’il répondrait sur ce sujet prochainement», a sobrement dit Marylise Léon à la presse. Y aura-t-il une reprise dans un autre cadre que le conclave des négociations sur la réforme des retraites ? Selon elle, Sébastien Lecornu «n’a pas donné de position sur ce qu’il allait donner comme suite sur le sujet des retraites». La CFDT est l’un des trois syndicats à avoir discuté jusqu’au terme du conclave lancé par François Bayrou, pour tenter d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023. Les négociations avaient pris fin sur un constat de désaccord avec le patronat concernant les modalités de prise en compte de la pénibilité. Avant ou après le 18 Les rencontres bilatérales à Matignon doivent se poursuivre avec le président du Medef vendredi à 19H45, avant la CGT, la CFTC et la CFE-CGC lundi et les deux organisations patronales CPME et U2P, lundi et mardi. Le chef de file de FO, Frédéric Souillot, a quant à lui accepté de rencontrer M. Lecornu mais après le 18 septembre, date de la journée intersyndicale de grèves et manifestations. Elle mettra à nouveau les autorités sous pression, après la participation de 197.000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, à la journée du 10 pour demander la fin de l’austérité budgétaire, l’abrogation de la réforme des retraites ou encore plus de justice fiscale. La cheffe de file de la CGT Sophie Binet a appelé de ses vœux «encore plus de manifestations et de grèves» le 18 que le 10. «Nous avons réaffirmé que nous étions plus que jamais motivés pour aller dans la rue et que nous réussirons la mobilisation du 18 septembre», a assuré Marylise Léon vendredi. Le Premier ministre «n’a pas démenti qu’il pourrait y avoir un certain nombre (...) de travaux, sur une contribution des plus hauts revenus», selon des modalités encore floues, a-t-elle évoqué, tout en demandant des «preuves» de la «rupture». Côté politique, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a expliqué vendredi lors de la Fête de l’Humanité que son parti ne censurerait pas Sébastien Lecornu «a priori» mais qu’il le ferait «sans marque profonde d’un changement de politique», disant lui avoir fait «des demandes sur l’augmentation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites et la diminution des aides accordées aux grosses entreprises». Le PS propose, lui, de revenir sur la réforme des retraites et de mettre en place une taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, deux lignes rouges pour le bloc central. Le numéro un de la CFTC, Cyril Chabanier, entend rappeler lundi au Premier ministre «qu’il ne peut pas repartir sur la même page (budgétaire, NDLR) que l’ancien Premier ministre» car «les efforts reposaient trop sur les travailleurs, les chômeurs, les retraités». Béatrice JOANNIS © Agence France-Presse