HSBC s’expose à une lourde amende aux Etats-Unis

La banque britannique pourrait écoper d’une sanction d’un milliard de dollars pour des défauts dans la lutte antiblanchiment
Stéphanie Salti
Un logo HSBC sur une clé USB. Photo: PHB/Agefi
Un logo HSBC sur une clé USB. Photo: PHB/Agefi  - 

La probité des banques britanniques n’est décidemment pas à l’honneur ces derniers temps. Alors qu’HSBC a été citée parmi les banques impliquées dans les manipulations du taux interbancaire Libor outre-Manche, elle est aujourd’hui rattrapée par une affaire de blanchiment d’argent de l’autre côté de l’Atlantique. L’établissement financier doit en effet être auditionné le 17 juillet prochain par une sous-commission d’enquête du Sénat américain qui l’interrogera sur la conformité aux lois américaines de ses contrôles en matière de blanchiment d’argent.

Si l’on en croit un mémo envoyé lundi par le directeur général Stuart Gulliver à ses salariés et relayé dans la presse anglo-saxonne, la banque devrait faire profil bas et s’excuser: «Entre 2004 et 2010, nos systèmes de contrôle de l’anti-blanchiment auraient dû être plus résistants et plus efficaces et nous n’avons pas su détecter et gérer des comportements inacceptables, a ainsi souligné Stuart Gulliver. Il est juste que nous soyons tenus pour responsables et que nous prenions toute la responsabilité pour ne pas avoir su arrêter ce qui a mal tourné».

Dans ce mémo, le banquier rappelle néanmoins que le budget dédié aux procédures de contrôle est passé de 200 à 400 millions de dollars depuis 2010. La banque avait d’ores et déjà averti ses investisseurs en février qu’elle pourrait écoper de pénalités et d’amendes importantes suite à une série d’enquêtes réglementaires outre-Atlantique. Elle est aussi sous le coup d’enquêtes en provenance du régulateur américain, la SEC, et du ministère de la Justice, qui tentent d’établir si des fonds illicites ont pu transiter par la banque.

Les analystes estiment qu’HSBC pourrait être amenée à payer une amende supérieure aux 619 millions de dollars infligés le mois dernier à la banque néerlandaise ING pour avoir facilité l’évasion de fonds d’entreprises iraniennes et cubaines du sol américain. Le chiffre d’un milliard, cité par le FT, serait ainsi plus probable dans le cas d’HSBC. Les difficultés de la banque aux Etats-Unis ne datent pas d’hier: selon des analystes, HSBC a été ainsi citée à plusieurs reprises dans des affaires de blanchiment d’argent depuis 2003. Faisant suite à une série d’enquêtes menées l’an dernier par le Sénat, l’audition de la banque la semaine prochaine devrait permettre de savoir de quelle manière les procédures de contrôle ont été améliorées en interne.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...