HSBC prendra la décision de délocaliser son siège dans les mois qui viennent

Le directeur général de la banque britannique a estimé que ses actionnaires voient le Royaume-Uni comme «une mauvaise localisation».
Julien Beauvieux

Ce n’est pas une «menace» à l’encontre de la classe politique, mais au moins une mise en garde. A deux jours des élections britanniques, Stuart Gulliver, le directeur général de HSBC, a profité de la présentation des résultats de la banque, par ailleurs mitigés, pour préciser le calendrier de l'étude d’un déménagement du siège à l'étranger. HSBC bouclera sa revue stratégique «dans les mois et pas les années à venir», a souligné le dirigeant, complétant le sortie de son président Douglas Flint.

«Nous sommes sous la pression de nos actionnaires, qui ne comprennent pas l’ampleur avec laquelle leurs dividendes et la croissance du groupe sont entravés par ce qu’ils considèrent comme une mauvaise localisation», a expliqué Stuart Gulliver. Selon lui, la place de Hong-Kong, siège de HSBC jusqu’en 1993, est parfaitement capable de superviser une banque d’une telle importance.

Le bien-fondé d’une délocalisation, nourri par une hypothétique sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en cas de victoire de David Cameron, tient son origine dans l’aggravation de la fiscalité et de la réglementation. La taxe bancaire créée pendant la crise a été alourdie cette année et coûtera à HSBC 1,5 milliard de livres en 2015. Par ailleurs, la banque sera contrainte de séparer ses activités de banque de détail des activités d’investissement d’ici à 2019.

A cela s’ajoutent d’autres charges, issues des errements passés de HSBC. Au premier trimestre, la banque britannique a ainsi vu ses coûts d’exploitation ajustés grimper de 6%, à 8,5 milliards de livres, notamment en raison d’une «augmentation des dépenses de régulation et de conformité» après les révélations dites SwissLeaks sur un système de blanchiment de fraude fiscale au sein de la banque privée du groupe. Cette hausse des coûts a été plus accentuée que celle des revenus de HSBC, qui ont augmenté de 4% grâce au rebond de 8% des activités de la banque d’investissement.

En hausse de 4% sur un an, le profit ajusté de la banque avant impôt a dépassé le consensus en atteignant 6,8 milliards de livres. Retraité des éléments non opérationnels et non-récurrents comme les cessions d’actifs, «sa progression sur un an serait étale», calculent cependant les analystes de CreditSights. Sur un an, le RoE de HSBC a baissé de 11,7% à 11,5%.

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