
HSBC peaufine sa stratégie post-Brexit

A huit mois de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), HSBC affine sa stratégie post-Brexit. A la faveur de la publication, hier, d’une hausse de 4,6% de son bénéfice avant impôts au premier semestre, à 10,7 milliards de dollars (9,2 milliards d’euros), limitée par les investissements nécessaires à sa stratégie de croissance, la banque sino-britannique a annoncé le rattachement à sa filiale française de filiales et succursales européennes appartenant à HSBC Bank plc. Après avoir racheté à cette dernière, le 1er août, HSBC Polska Bank SA, en Pologne, et HSBC Institutional Trust Services, en Irlande, HSBC France s’apprête à acquérir sept de ses succursales en Belgique, en République tchèque, en Irlande, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Espagne.
Cette restructuration «n’aura pas d’impact» sur les ratios de fonds propres de HSBC France, précise un communiqué. La filiale française, qui a fait état lundi d’un bénéfice net divisé par plus de six au premier semestre, à 20 millions d’euros, lesté par les activités de marchés et par une banque de détail sous la pression des taux bas, affichait au 30 juin un ratio CET1 de 12,2%.
Paris, le camp de base en zone euro
Ces acquisitions «devraient être effectives durant le premier trimestre 2019», au terme duquel que le Royaume-Uni quittera l’UE. HSBC France ne nomme pas le Brexit, évoquant «un contexte d’évolution politique et réglementaire en Europe» qui conduit HSBC à «ajuste(r) ses activités de manière à conforter sa proposition paneuropéenne pour les clients». Mais, début 2017, Stuart Gulliver, alors directeur général de HSBC, avait officiellement choisi de renforcer Paris, son camp de base en zone euro, dans le cadre du Brexit, qui privera les banques britanniques du passeport européen, grâce auquel elles peuvent exercer dans toute l’UE.
Ironie du calendrier, l’annonce de HSBC survient alors que, selon le Financial Times de dimanche, le chancelier de l’Echiquier Philip Hammond exhorte la City à collaborer avec le Trésor et la Banque d’Angleterre, afin de développer «des voies de croissance alternatives», face au risque de voir l’UE imposer à la finance britannique de nouvelles réglementations très contraignantes, dans le contexte du Brexit (lire par ailleurs). C’est pourtant le gouvernement britannique qui, dans le cadre des négociations avec l’UE sur le sujet, a récemment abandonné le concept de reconnaissance mutuelle défendu par les lobbies de la finance, au profit d’un système moins favorable d’équivalence améliorée.
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Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse -
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