
Goldman Sachs prépare son régime d’après fêtes

Retour à une réalité moins faste pour Goldman Sachs. Dans sa traditionnelle communication de fin d’année aux salariés de la banque américaine, David Salomon, président-directeur général de la firme de Wall Street, a confirmé des suppressions de postes début janvier 2023. « Nous procédons à un examen minutieux et, bien que les discussions soient toujours en cours, nous prévoyons que notre réduction d’effectifs aura lieu dans la première moitié de janvier », a précisé le dirigeant selon des propos d’abord rapportés par Bloomberg et confirmés à L’Agefi. Si plusieurs sources rapportaient que 8% des 49.000 salariés de la banque pourraient être concernés, soit environ 4.000 emplois, le nombre final de licenciements devrait être inférieur à ces estimations. Des responsables de la banque américaine ont été invités à identifier les employés les moins performants en vue de cette évolution.
« Divers facteurs ont un impact sur le paysage commercial, notamment le resserrement des conditions monétaires qui ralentit l’activité économique. Pour notre équipe de direction, l’accent est mis sur la préparation de l’entreprise à surmonter ces vents contraires », a expliqué David Salomon. Au troisième trimestre, Goldman Sachs a publié un bénéfice net en baisse de 44% sur un an à 2,96 milliards de dollars. Contactée, la banque n’a pas souhaité commenter.
Baisse de 40% du bonus des banquiers d’affaires
Goldman Sachs ne jouera pas uniquement sur les suppressions de postes pour affronter les vents contraires en 2023. Le groupe, qui a annoncé sa troisième réorganisation en quatre ans, entend réduire les bonus de ses banquiers d’affaires. La banque d’investissement a notamment affiché un chiffre d’affaires en baisse de 57% à 1,58 milliard de dollars au troisième trimestre 2022, sur fond de baisse des fusions et acquisitions et des marchés primaires d’actions et de dettes. Le Financial Times a rapporté plus tôt que l’enveloppe totale destinée aux rémunérations variables de ses 3.000 banquiers d’affaires pourrait diminuer de 40%. En 2021, les dépenses pour salaires et avantages avaient explosé de 33%.
Après une année 2021 historique, qui a vu le bénéfice net grimper de 137% à 21,15 milliards de dollars, 2022 devrait déjà être plus mesurée pour la banque. Les analystes estiment que son bénéfice devrait chuter d’un peu moins de la moitié, autour de 12 milliards de dollars. Un montant certes historique depuis la crise de 2008, à l’exception de 2021 donc, mais qui ne rassurera pas à lui seul les investisseurs : le titre de la banque a perdu plus de 10% en un an.
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